13 mars – Port aux Parfums

Voilà 10 jours que nous pouvons sortir sans masque. Depuis, à chaque instant je m’enivre des odeurs propres à la ville.

Odeurs fumées sortant des cuisines, eau stagnante, fleurs, pollution aussi un peu, effluves de mer et d’humidité… soupes… parfum de savon près des laveries, cafés brûlants… fumets des eggettes qui cuisent… celui, métallique, de la viande sur les étals, dai pai dong sur les trottoirs ou gâteaux chiffons.

Hong Kong reste toujours le port parfumé, celui qui affole nos sens.

06 mars – Musique

Hier, nous avons été au Festival Clockenflap. C’était un événement exceptionnel pour nous puisque c’était notre première fois… et la réouverture de ce festival depuis 4 ans!

Pendant la journée, nous avons donc pu découvrir des artistes asiatiques aussi talentueux qu’originaux. Je me permets donc de vous partager nos découvertes ici pour vous changer des classiques de vos radios.

Le premier groupe s’appelait Leenachi. C’est un groupe de pop pansori mêlant l’art coréen traditionnel de la narration à la musique moderne. Surprenant !

Le second groupe venait des Philippines. Deux jumeaux à la voix d’ange nous ont ensorcelé pendant 2h.

Puis, nous avons voyagé jusqu’à Taïwan avec un groupe au nom plutôt étrange…

Et pour terminer ce tour musical asiatique, nous avons apprécié le groupe japonais Mono!

Le reste de la journée, nous avons écouté des classiques occidentaux : Moderat, Bombay Bicycle Club, Wu Tang ou encore le génial Ezra Collective mais rien n’a été aussi fort que ces nouvelles découvertes !

03 mars – Ca, c’était l’angoisse…

Lors de l’annonce concernant la suspension du port du masque obligatoire à Hong Kong, j’ai reçu de nombreux messages de mes amis en Europe.

« Je suis contente pour vous. L’angoisse est terminée! » ; « Vous avez porté des masques pendant trois ans? Mais ça a dû être l’horreur… », etc.

Je vais donc tâcher de les rassurer. Oui, les masques étaient contraignants. Oui, je n’ai pas trouvé ça très agréable de devoir les porter en permanence… mais non, ce n’était pas l’angoisse ou l’horreur. D’ailleurs, c’est le quotidien du personnel soignant qui continue d’en porter au quotidien.

Ce qui a été l’angoisse ou l’horreur, ces trois dernières années, ça a été les quarantaines. La peur que quelque chose arrive à sa famille et qu’on ne puisse pas rentrer à cause des flight ban et des pénuries d’hôtels de quarantaine. La peur d’être cas contact et d’être envoyé à Penny Bay. Ou pire d’y envoyer ses élèves… Le fait de devoir se cacher quand on avait le Covid, en espérant qu’on n’ait aucun problème… Le boom de mars 2022 avec les hôpitaux pleins. Le sac « au cas où » qui a traîné longtemps dans l’appartement… au cas où on viendrait nous chercher.

Les masques par contre, non. Ca n’était pas l’horreur, même si je suis contente de désormais avoir le choix d’en mettre ou non.

02 mars – Les sourires

Je sors de mon appartement. Nous sommes mercredi et depuis aujourd’hui les masques ne sont plus obligatoires. Je me sens un peu stressée et j’ai surtout le sentiment d’être une grande délinquante.

Je monte dans l’ascenseur. Ouf, il n’y a personne. Soudain, celui-ci s’arrête au 20ème étage. Mon pouls s’accélère. Est ce que j’ai vraiment le droit de me balader sans masque ?

Les portes s’ouvrent et une femme y entre. Elle n’a pas de masque non plus. En nous regardant, on ne peut s’empêcher de nous sourire. Deux sourires éclatants. Jusqu’aux oreilles. On reste silencieuses quelques secondes, prises par ce sourire qui nous monte des entrailles et soudain, on éclate de rire !

– Ca fait du bien de se voir vraiment, hein? me dit-elle. Mon neveu a trois ans. Il n’a jamais vu personne hors sa famille sourire.

La joie se répand dans l’ascenseur. 2023 sera l’année des sourires retrouvés !

PS : joyeux anniversaire à mon super papa qui lira ce message à son réveil !