Je suis chez le médecin chinois pour traiter ma toux qui ne part part. La praticienne me demande de me coucher sur le ventre.
– Je vais sortir les toxines de vos poumons, me dit-elle.
Elle sort d’un meuble une coupe en verre, allume un briquet. Pour la suite, je ne sais pas… j’ai le visage plaqué contre la table. Soudain, elle pose la ventouse sur mon dos. Jusque là, ça va.
Les ventouses chinoises sont un élément essentiel de la médecine traditionnelle chinoise. Les premiers usages remontent d’ailleurs à -1550 av. J.-C. Elles se posent sur la peau le long des points d’acupuncture. Par effet de vide d’air, la ventouse aspire la peau qui gonfle immédiatement dans la cloche en verre.
– Il y a deux manières de poser des ventouses, me dit-elle. Pour certaines affections, on en pose plusieurs et on laisse reposer. Ce qui fait des cercles rouges sur le dos des patients. Et là je vais masser une zone avec une ventouse.
Elle déplace donc la ventouse de haut en bas le long de ma colonne, comme une sorte de massage vigoureux. J’en ai le souffle coupé. Ça fait mal. Très mal. Mais en même temps, paradoxalement, j’ai l’impression que ça me soulage.
Selon les principes de la médecine chinoise, avoir mal est une bonne chose. C’est le signe que la ventouse (ou l’aiguille d’acupuncture) est au bon endroit.
A la fin de la séance, je me relève.
– Le bleu restera 3-4 jours, me dit-elle.
Je repars avec un petit sachet d’herbes et un tatouage dorsal plutôt impressionnant.
Dans moins d’un mois, j’aurai le plaisir de vous présenter une comédie musicale de folie, aux côtés de Nasthasia Faure, Stéphane Lam et Kim Petersen.
Plus de 30 artistes, comédiens, chanteurs et danseurs vous emporteront avec eux dans un voyage musical étonnant qui vous fera voyager et rêver.
La pièce sera entrecoupée de classiques de la chanson française. De Francis Cabrel à Eddy Mitchell, en passant par Angèle… il y aura de quoi remuer sur son siège.
Pièce en français – sous-titrée en anglais et en chinois.
Du jeudi 11 au samedi 13 mai
Y THEATRE, 青年廣場LG1/F, Chai Wan.
Synopsis : Lorsqu’une tempête solaire frappe le village de vacances Le Mer Calme, situé sur une petite île du sud-est asiatique, ses résidents voient leur quotidien bouleversé. Comment s’en sortir, sans eau, électricité ni Internet… et sans approvisionnement alimentaire depuis l’extérieur ? Les personnages de Mer Calme devront cohabiter ensemble, pour le meilleur et pour le pire…
Dans une ambiance musicale, retrouvez des personnages hauts en couleur qui vous feront réfléchir sur notre dépendance à la technologie dans notre société moderne.
Réservations sur : Ticketdood. (Ne tardez pas, les billets partent vite…)
Cette semaine, nous avons passé quatre jours à Kyoto, ancienne capitale du Japon et capitale de la zen attitude avec ses 400 temples et son charme d’antan.
Le premier jour, après notre installation au ryokan, nous allons manger dans un petit restaurant appelé Nishijin Nebiya. L’endroit est charmant et absolument local. Tout est en japonais mais Google translate est notre ami et nous dégustons l’un des meilleurs repas de notre séjour, à un prix on ne peut plus raisonnable.
Des tempuras aériens !
Les babines pleines, nous décidons de mettre le cap sur Daitoku Ji, un grand jardin regroupant de nombreuses anciennes écoles de bouddhisme zen. On sillonne sous les pins et entrons dans des maisons qui feraient rêver le plus ronchon des ronchons. Des pièces sublimes, des paravents peints avec douceur, des jardins à se pâmer… C’est d’ailleurs si beau que Nicolas Bouvier, lors de son séjour au Japon, en fût le concierge pendant 4 mois. Et moi aussi je m’y installerais bien.
Nous continuons à marcher jusqu’à la rivière Kamo. Nous voulons visiter le jardin botanique mais nous nous faisons avoir par le temps. A 4 heures, tout ferme : les temples, les jardins… suivis par les musées à 5 heures et les magasins à 6 heures. Les Kyotoïtes sont des couches tôt ! Nous redescendons le long de la rivière, flânons un peu et finissons à Gion, l’ancien quartier connu pour ses geishas, avec son architecture sublime. Il est 19h15, nous cherchons un lieu où manger mais tout est plein. A craquer. Impossible de trouver quoi que ce soit. Nous errons un peu et finissons dans un bar assez sympa mais si mal organisé qu’au bout de deux heures nous n’avons reçu qu’un plat sur les quatre commandés (et il s’agit de snacks, pas de plats très élaborés). De où nous sommes assis, nous voyons les cuisines et tout est frit, frit, frit, refrit. Nous sauvons nos artères et rentrons donc. Nous sommes en effet attendus au Ryokan pour l’heure du sento et on ne rigole pas avec ça.
Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, je dois me lever. Je suis attendue au Lycée français de Kyoto où une classe de CP et de CM1 m’attendent pour un atelier créatif. J’y rencontre un collègue, Christophe Mauri, auteur talentueux pour enfants et ensemble nous stimulons l’imagination des petits. Puis, nous partageons un repas très sympathique avec les deux enseignantes qui sont vraiment supers !
L’après-midi, je rejoins Nicolas qui pendant ce temps est allé faire des photos sous des arches et nous allons nous balader au bord du chemin de la Philosophie, un sentier magnifique longeant le canal du lac Biwa. Il pleut… et l’heure tourne. 5h, les cloches résonnent. Tout ferme. Nous flânons en ville ! A 18h, traumatisés par notre expérience de la veille, nous nous arrêtons pour manger… L’heure des repas « à la Suisse » a sonné! C’est une bonne idée. A 18h30, le resto refuse du monde… et nous profitons de délicieuses spécialités de Kyoto. A 20h, nous faisons une marche digestive dans le vieux Kyoto en regardant les gens galérer pour trouver un endroit où s’asseoir et nous nous congratulons de notre ingéniosité d’avoir mangé tôt !
Le jeudi, le temps est sublime. Nous commençons la journée au marché de Nishiki où nous mangeons une omelette sur le pouce. Et nous prenons un bus pour rejoindre le Kiyomizu-dera, un temple superbe où mon prochain roman se passera. J’en arpente donc tous les recoins. Je me faufile dans un tunnel tout noir… le ventre de Bouddha… pour aller voir une pierre spéciale, remonte les allées, lit tous les panneaux tandis que Nicolas fait de magnifiques photos.
Après cela, nous redescendons par Ninenzaka, quelques ruelles charmantes bordées de boutiques. Si je m’écoutais, il me faudrait quelques millions et un container pour ramener tout ce que je trouve joli.
Comme nous sommes des estomacs sur pattes, nous nous arrêtons pour goûter à une spécialité que j’adore : de l’anguille dans un charmant petit restaurant, appelé Kaneyo. Nous nous rendons alors au Honen-In, un temple comprenant également une galerie d’art où je sympathise avec l’artiste. Puis nous marchons jusqu’au Gingaku-Ji, alias Pavillon d’argent. Ce jardin féerique comprend la villa d’un ancien shogun au goût sublime.
Il est 17h, l’heure du repos. Nous nous arrêtons donc dans un parc pour profiter des derniers rayons du soleil avant de nous diriger vers le centre pour croquer un morceau et finir la journée !
Le vendredi est notre dernière matinée à Kyoto ! Après un petit-déjeuner traditionnel à base de maquereau et de natto, nous visitons l’ancien palais impérial ! C’est majestueux…
Il est alors temps de nous diriger vers la gare pour rentrer à Tokyo ! Même le retour est un enchantement lorsque nous voyons le Mont Fuji se dresser vers le ciel depuis notre train rapide !
Après une petite semaine à Tokyo, nous voilà en vadrouille pour Nozawa Onsen, une petite station hivernale située au-dessus de Nagano.
Le village est réputé pour deux choses : ses belles stations de ski et ses sources chaudes. Le lieu est adorable : un air de nos villages suisses avec tout le charme nippon! On y trouve même une boulangerie tenue par un compatriote zürichois où je savoure un laugenbrot avec un plaisir non dissimulé !
Une fois installées dans notre auberge, nous partons à l’assaut des onsens (alias thermes japonais naturels). Il y en a 22 en ville. Ce sont de petites maisons en bois avec une section homme et une section femme, une zone pour se dévêtir et un bassin. Et le summum du summum : l’entrée est gratuite. L’eau – qui est brûlante – provient de trois sources différentes, me dit on et elles ont des vertus curatives. Mais aucune ne viendra au bout de ma toux provoquée par le pollen des arbres… qui me mène la vie dure.
Après la baignade, nous allons manger chez des amis de Zushi qui tiennent désormais un petit restaurant italien à Nozawa. Sans jamais être allé en Italie, le chef en a saisi toute l’essence. C’est un pur délice. Après le repas, nous refaisons un onsen. Et nous allons nous coucher, aussi détendues que repues.
Le lendemain, il pleut des cordes. Nous commençons donc la journée par un petit onsen, une visite de temple et un délicieux lunch au Shi Zen, un café végan tenu par une Australienne et servant de la nourriture divine. Pour digérer, nous refaisons un onsen. Et nous profitons d’une accalmie pour aller voir le lac du dragon. Pour ce faire, nous traversons la forêt. Au plein milieu de celle-ci, L. me dit nonchalamment : « Ha, regarde sur le sol. C’est une crotte d’ours. Il y en a beaucoup par ici. Si tu en vois un, ne lui tourne pas le dos, recule calmement… ». Le calme me quitte donc aussitôt et je me mets donc à chanter à tue tête de vieux morceaux… effrayant au passages ours, civettes, pigeons et hérissons. En arrivant au lac, un rayon de soleil caresse le paysage. C’est sublime. Mais l’heure tourne et nous revenons au village. Un cours de yoga face aux montagnes nous attend… et après celui-ci : un onsen évidemment, avant d’aller manger dans un charmant izakaya.
Nous nous rebaignons une fois de plus avant d’aller dormir sur nos jolis tatamis de paille. Et la deuxième journée se termine en douceur.
Au réveil, le paysage est blanc. Il a neigé pendant la nuit. Pour nous réchauffer (mais faut il une excuse?), nous commençons la journée… par un onsen (surprise, hein?). Nous enchaînons ensuite avec un brunch et allons visiter le musée du ski qui nous présente de manière très sympa l’arrivée et le développement de ce sport au Japon. Je découvre avec surprise que l’une des filles que L. m’a présentée la veille est une skieuse de haut niveau.
Après la balade, nous refaisons un onsen. Au retour, nous nous arrêtons près d’une zone où l’eau est si chaude qu’elle bout – alors qu’il fait froid au dehors. Il est évidemment interdit de s’y baigner. C’est très dangereux. Mais les villageois viennent y cuire des légumes et des œufs. Nous nous asseyons dans une échoppe et goûtons à ces oeufs d’onsen qui se mangent avec du sel. Nous goûtons aussi un mochi à base de bambou. C’est délicieux.
Mais, toutes les bonnes choses ayant une fin, si l’on en croit ce dicton calviniste, il est temps de redescendre. La parenthèse est terminée. Nous rejoignons alors Nicolas qui nous attend à Tokyo… prêts pour de nouvelles aventures !