05 décembre – La soupe d’ailerons de requins

La soupe d’ailerons de requins est un plat gastronomique chinois, souvent servi lors de mariages ou d’événements importants… tel que le foie gras chez nous. (Et tout aussi discutable éthiquement…).

Samedi, lorsque notre amie Yu invite le groupe de randonnée auquel nous faisons partie pour un repas de fin d’année, elle met les petits plats dans les grands: porc au barbecue fait maison, salade de papaye, légumes divers, rouleaux de choux, boulettes de viandes, crevettes sautées aux vermicelles… et la fameuse soupe d’ailerons de requins (en version vegan, je vous rassure). Elle a passé des heures en cuisine.

La version vegan des ailerons de requins est faite à partir d’une sorte de champignon et de konjac, une racine sud-asiatique. Elle a été créé dans les années 50-60 à Hong Kong et a permis de démocratiser ce met de luxe. L’aileron de requin étant gélatineux, il a fallu réussir à imiter cette texture particulière. Cette soupe est devenue un classique de la cuisine de rue hongkongaise.

La soupe en elle-même est effectivement gélatineuse et très salée. Elle comprend cette imitation, effilée en petites lamelles, des champignons et divers légumes. C’est plutôt bon.

Je demande donc à notre hôte si ça a vraiment le même goût que les ailerons et elle me le confirme : « En fait, l’aileron de requin n’a pas vraiment de goût. C’est ce qu’on met dans la soupe qui fait illusion, le bouillon, les légumes… »

Je lève un sourcil. L’humain est quand même bien bête: tuer des animaux qui n’ont pas de goût… pour en faire des mets de luxe ? Mais l’aileron de requin est sensé avoir des vertus aphrodisiaques ou encore prévenir le cancer en médecine traditionnelle… Je pense que cela suffit donc pour que son commerce fleurisse.

Pour ma part, je me contenterai donc de ma soupe de requins vegan !

[Pour info, depuis quelques années, la commercialisation des ailerons de requins est régulée à Hong Kong et des permis et autorisations sont nécessaires pour en vendre… En Chine, c’est interdit depuis 2012 si je ne m’abuse.]

Et une association hongkongaise lutte contre ceci si vous voulez la soutenir : https://www.hksharkfoundation.org/

9 novembre – Offrande

Sur la Bowen Road, se tient une petite statue dorée. Alors que je m’en approche, je suis frappée par l’odeur d’encens. Elle est en effet encerclée de dizaines de bâtons qui fument. L’odeur est enivrante et le vent sème les parfums aux alentours. Des noix de coco, des fleurs et des fruits frais sont également disposés sur son piédestal.

Soudain, un couple s’approche. Ils tiennent dans leur main un gâteau à la crème recouvert de fruits confits. La pâtisserie est sublime et vient d’une boulangerie réputée. La femme sort un couteau et une assiette et en coupe deux belles tranches. Elle s’approche alors de la statue et les pose devant elle.

L’offrande est gourmande… Ils s’asseyent alors face à la statue et mangent le reste du gâteau en observant leur divinité.

17 août – Des haricots au kilomètre

Hier, j’ai commandé des haricots verts dans ma ferme bio. Les haricots sont un légume assez classique de la cuisine hongkongaise et on peut en commander très facilement dans les restaurants de dim sum où ils sont servis sautés avec une petite sauce absolument délicieuse !

Mais, quelle ne fût pas ma surprise en recevant ma commande. Les haricots mignons que j’attendais étaient gigantesques !

Après avoir fait quelques photos marrantes, j’ai fait quelques recherches et découvert que la variété d’haricots poussant en Asie du Sud Est est le fameux « haricot kilomètres ».

Sa plante (qui est une variété grimpante) atteint les 3 à 4 mètres de hauteur… et ses gousses peuvent mesurer de 80cm à un mètre !

Bref, en plus de pouvoir me permettre de me faire une perruque, sachez qu’ils sont délicieux.

31 octobre – Les animaux que l’on mange

Alors qu’en Europe, les emballages de viande sont anonymisés, dépossédés de leur apparence première, à Hong Kong, on sait toujours ce que l’on mange.

Au marché, la carcasse du cochon entier est suspendue aux crochets des étals, des poulets vivants s’agitent dans de grandes cages avant de passer sous la lame du boucher, les poissons frétillent encore dans les bacs. C’est frais… et c’est explicite.

Au supermarché, on ne cache pas non plus l’origine des morceaux qui sont emballés dans des barquettes en plastique et le marketing nous rappelle sans honte – et avec beaucoup de mignonnerie – que la côtelette, c’est un petit porcelet mignon, et que le filet de poulet provient d’un joli animal à plumes.

Il n’y a aucune hypocrisie concernant ce que mangent les carnivores.

04 octobre – Le drame de l’expatrié

Un drame est survenu ce matin. J’ai terminé la confiture faite avec amour par ma maman… la meilleure confiture du monde, à l’abricot!

J’ai fait durer le pot le plus longtemps possible. 77 jours pour être exacte. 77 jours d’utilisation parcimonieuse… la pointe d’un couteau… le moins possible. Étaler au maximum la précieuse gelée pour être sûre d’en profiter longuement.

Maintenant, il va falloir être patiente… en attendant le prochain retour en Suisse!