Cette nuit, j’ai risqué me casser la jambe en sortant du lit.
Non, je ne dors pas dans un lit à étages. Non, je n’ai pas un lit à baldaquin ultra-sophistiqué… Je vis simplement à Hong Kong. Et j’avais oublié qu’ici, il n’y a pas d’espace pour pouvoir marcher autour de son lit. Que si je veux ouvrir mon tiroir à chaussettes, je dois demander à Nicolas de sortir de la chambre. Que les tables de nuit nous semblent des objets d’un exotisme bouleversant.
Je me suis donc bêtement cogné contre le rebord de la fenêtre en voulant aller aux toilettes.
Hong Kong, 8h du matin. Les employés se rendent au travail. Le métro est bondé. En entrant dans la rame, personne ne parle. Tout le monde a le nez collé à son téléphone.
Vevey, 8h du matin. Les gens se rendent au travail… Le train est plein. En entrant dans le wagon, personne ne parle. Tout le monde a le nez collé à un livre.
Voilà quelques jours que je me balade en train. Au sein de ceux-ci, ça crache, ça tousse, ca renifle. C’est l’hiver et les petits virus hivernaux ont fait leur apparition.
Toutefois, malgré les trois ans de Covid, personne ne porte le masque pour protéger les autres. Et on me jette des regards en coin avec mon masque dans les transports (perso, je n’y renoncerai pas… ca réchauffe le nez de fou!).
Bref, comme quoi, ce n’est vraiment pas rentré dans les mœurs comme ça l’a été à Hong Kong après le SARS… tant que ce n’est pas le Covid, il n’est pas nécessaire d’éviter aux autres de chopper nos virus.
C’est assez révélateur des différences culturelles entre l’Asie qui a une mentalité plus communautaire et l’Europe où nous sommes plus individualistes.
Lors de mon dernier passage en Suisse, alors que je me plaignais des transports publics suisses que je trouve extrêmement chers, peu fiables et mal répartis… un copain m’a regardé les yeux ronds comme des soucoupes. « Mais il est génial notre système, m’a t’il dit. Surtout si tu compares avec les États-unis ou d’autres pays. ».
Il a raison. Certains pays ont un système de transports publics catastrophique… mais, pas de chance, je viens de Hong Kong, qui est pour moi un lieu exemplaire à ce sujet.
En effet, les transports publics hongkongais sont si bien pensés que la voiture est inutile. Hong Kong a donc 600’000 voitures pour ses 8 millions d’habitants contre 6 millions 4 en Suisse (pour une population identique).
Ici, il est possible de parcourir tout le territoire à l’aide de métros, de bus, de minibus, de trams ou de bateaux pour un prix dérisoire… et avec une fréquence défiant toute concurrence. Peu importe l’heure, on attend très peu et les véhicules sont extrêmement ponctuels.
Pour couronner le tout, un système de subsides a été mis en place. Chaque mois, nous sommes récompensés d’avoir utilisés les transports publics en nous voyant reverser 30% de nos dépenses mensuelles. C’est un moyen très intelligent d’encourager les gens à prendre le métro. Ce matin, je suis donc allée scanner ma carte Octupus et j’ai récupéré 90 HKD… que je pourrai réutiliser le mois suivant.
Donc malheureusement… même s’il y a pire que le système suisse… je n’arriverai plus à le trouver bon après avoir expérimenté l’excellence hongkongaise.