19 avril – Les petits frissons

Quand on vit dans une toute petite ville, il faut se créer des aventures pour pimenter le quotidien.

C’est sûrement ce qui est arrivé quand le responsable en charge de la gare a décidé de nommer l’avant de la gare de Neuchâtel : gare sud, et l’arrière gare nord.

J’ai cru pendant bien un mois que Neuchâtel, en plus d’avoir une kyrielle de sorties d’autoroutes, avait  deux gares distinctes… eh bien non.

Il suffit de traverser la gare de gauche à droite pour passer du Nord au Sud. Pratique, hein ?

18 avril – Les passages piétons

Voilà trois semaines qu’à chaque fois que je traverse une route, je m’extasie. Les conducteurs s’arrêtent aux passages piétons pour laisser passer les gens. Même quand aucun feu ne les y oblige ! Même quand il n’y a personne derrière eux sur la route.

C’est très agréable. (Même si mon côté hongkongais se demande pourquoi tant de précaution alors que les gens pourraient traverser juste après son passage…).

A l’inverse, lorsque je prends le volant, je dois me faire violence pour redevenir polie et ne pas me comporter comme un chauffeur de minibus hongkongais !

Dans la même veine : les ascenseurs suisses n’ont pas de bouton de fermeture des portes. Impossible d’empêcher quelqu’un d’entrer dans la cabine en même temps que nous.

La politesse avant tout !

14 avril – Les drôleries du train

Je suis assise dans le TGV pour rentrer en Suisse. Mon voisin, un hispanophone très sympathique, se tourne vers moi :

– J’ai une consigne à vous donner : si je ronfle, donnez moi des coups de coude. J’ai de l’apnée du sommeil et je n’ai pas envie qu’on me jette du train.

Je rigole et j’obtempère.

Quinze minutes plus tard, il ronfle comme un camion, le menton calé sur sa poitrine. Il n’avait pas menti.

13 avril – Une odeur particulière

Il y a une chose que j’avais oublié, en Asie, où peu de gens fument : c’est cette odeur rance et doucereuse qui colle à la peau des fumeurs.

En m’asseyant à côté de mon voisin, dans le RER qui me mène à Sens, j’ai mis plusieurs minutes avant de comprendre ce que c’était !

12 avril – La concentration

Je suis dans le train en direction de Paris. Un vieil homme a décidé qu’il allait faire la conversation à la personne située à sa droite, une jeune femme suisse allemande un peu trop sympa qui maîtrise incroyablement le français.

L’homme lui raconte sa vie à un volume sonore important. Tout le wagon est au courant de sa biographie.

Quand il apprend qu’elle est étudiante en médecine, la conversation prend alors une tournure très spécifique : entre sa cataracte, son arthrose et ses problèmes de dos, tout y passe – et ma patience avec.

Je n’ai plus l’habitude et je n’arrive pas à me concentrer. Je ne peux pas lire… pas travailler. Et bien évidemment, c’est le jour où j’ai oublié mes écouteurs.

C’était agréable de vivre dans un lieu où on ne comprenait rien et où je pouvais facilement fermer les écoutilles.