Fraîchement expatriée à Hong-Kong, c'est avec une curiosité grandissante que je parcours ma nouvelle ville. Toujours prête à dénicher les endroits secrets, les bons plans, les anecdotes croustillantes, j'anime mon blog personnel où je raconte mon quotidien, mes découvertes, mes surprises et mes aventures à Hong-Kong : https://hotfonduepot.com/!
Pour me suivre en image, ça se passe sur Instagram, sur @hot.fondue.pot!
Je suis chez le médecin chinois pour traiter ma toux qui ne part part. La praticienne me demande de me coucher sur le ventre.
– Je vais sortir les toxines de vos poumons, me dit-elle.
Elle sort d’un meuble une coupe en verre, allume un briquet. Pour la suite, je ne sais pas… j’ai le visage plaqué contre la table. Soudain, elle pose la ventouse sur mon dos. Jusque là, ça va.
Les ventouses chinoises sont un élément essentiel de la médecine traditionnelle chinoise. Les premiers usages remontent d’ailleurs à -1550 av. J.-C. Elles se posent sur la peau le long des points d’acupuncture. Par effet de vide d’air, la ventouse aspire la peau qui gonfle immédiatement dans la cloche en verre.
– Il y a deux manières de poser des ventouses, me dit-elle. Pour certaines affections, on en pose plusieurs et on laisse reposer. Ce qui fait des cercles rouges sur le dos des patients. Et là je vais masser une zone avec une ventouse.
Elle déplace donc la ventouse de haut en bas le long de ma colonne, comme une sorte de massage vigoureux. J’en ai le souffle coupé. Ça fait mal. Très mal. Mais en même temps, paradoxalement, j’ai l’impression que ça me soulage.
Selon les principes de la médecine chinoise, avoir mal est une bonne chose. C’est le signe que la ventouse (ou l’aiguille d’acupuncture) est au bon endroit.
A la fin de la séance, je me relève.
– Le bleu restera 3-4 jours, me dit-elle.
Je repars avec un petit sachet d’herbes et un tatouage dorsal plutôt impressionnant.
Dans moins d’un mois, j’aurai le plaisir de vous présenter une comédie musicale de folie, aux côtés de Nasthasia Faure, Stéphane Lam et Kim Petersen.
Plus de 30 artistes, comédiens, chanteurs et danseurs vous emporteront avec eux dans un voyage musical étonnant qui vous fera voyager et rêver.
La pièce sera entrecoupée de classiques de la chanson française. De Francis Cabrel à Eddy Mitchell, en passant par Angèle… il y aura de quoi remuer sur son siège.
Pièce en français – sous-titrée en anglais et en chinois.
Du jeudi 11 au samedi 13 mai
Y THEATRE, 青年廣場LG1/F, Chai Wan.
Synopsis : Lorsqu’une tempête solaire frappe le village de vacances Le Mer Calme, situé sur une petite île du sud-est asiatique, ses résidents voient leur quotidien bouleversé. Comment s’en sortir, sans eau, électricité ni Internet… et sans approvisionnement alimentaire depuis l’extérieur ? Les personnages de Mer Calme devront cohabiter ensemble, pour le meilleur et pour le pire…
Dans une ambiance musicale, retrouvez des personnages hauts en couleur qui vous feront réfléchir sur notre dépendance à la technologie dans notre société moderne.
Réservations sur : Ticketdood. (Ne tardez pas, les billets partent vite…)
Vendredi soir, après un virage d’ambiance à 180 degrés, nous sommes allés nous promener dans le quartier de Shibuya à Tokyo. Le lieu clignote en tous sens. Dans les rues, les salary men and women se baladent en costumes aux côtés de touristes, de Tokyoïtes à la mode et… d’hôtes et d’hôtesses tentant de faire monter les clients dans leurs bars.
Les bars à hôtes et hôtesses emploient des jeunes gens pour qu’ils tiennent compagnie à leurs clients en les faisant boire tout en leur faisant la conversation.
En arrivant à Shinjiku, cela m’a frappé. Non seulement, ils sont nombreux mais les rues sont jonchées de posters géants avec leurs visages (souvent vraiment bizarres).
Bon. Alors, non. Je n’ai pas testé. Mais j’ai du coup été lire différents articles sur le sujet et notamment les hôtes masculins. Désolée… pas très aventureux, je sais.
Pour bénéficier de la compagnie de ces jeunes éphèbes, c’est facile : il suffit de payer. En gros, quand on arrive dans le club, on choisit son hôte préféré sur un petit menu. Celui-ci vous fera alors la conversation et vous fera des compliments mais comme il est poli, il ne vous posera jamais de questions gênantes. Il ne vous demandera jamais votre âge ou si votre mari vous attend à la maison… Son rôle est d’être aux petits soins pour vous pendant la soirée et même après. Il se rappelera de votre anniversaire, vous offrira de petits cadeaux, vous appelera de temps en temps pour que vous reveniez le voir. En échange, vous allez entretenir ce jeune homme, en achetant des boissons dans son club, en lui offrant des vêtements ou en l’emmenant au restaurant. La dame aux Camélias n’a qu’à bien se tenir !
Attention, cependant… pas de prostitution ici. Il doit juste écouter, être gentil, vous amuser.
Une soirée en compagnie d’un hôte coûterait 50’000 yen de base, ce qui fait 330 CHF… à… eh bien… illimité ! Et, en plus des cadeaux et des vêtements à offrir, quand l’hôte fera boire sa cliente, il recevra une commission sur les ventes.
Le prix des consommations débute à 1 000 yens (environ 8 CHF) pour atteindre environ 3 millions de yens (environ 20 000 CHF) pour une bouteille de champagne. Et si vous le faites, là tous les hôtes se mettront autour de vous et chanteront, danseront pour vous ! Sympa hein?
Sur l’affiche plus haut, un des hôtes fait une tête très étrange… alors j’ai cherché et je suis tombée sur sa page Instagram ! C’est le numéro 1 du club Black Diamond, soit l’hôte le plus populaire… Le jeune homme semble en effet avoir du succès puisqu’il ne porte que du Miu Miu et des montres vraiment très haut de gamme. Comme quoi, même en faisant des grimaces… ça marche !
Cette semaine, nous avons passé quatre jours à Kyoto, ancienne capitale du Japon et capitale de la zen attitude avec ses 400 temples et son charme d’antan.
Le premier jour, après notre installation au ryokan, nous allons manger dans un petit restaurant appelé Nishijin Nebiya. L’endroit est charmant et absolument local. Tout est en japonais mais Google translate est notre ami et nous dégustons l’un des meilleurs repas de notre séjour, à un prix on ne peut plus raisonnable.
Des tempuras aériens !
Les babines pleines, nous décidons de mettre le cap sur Daitoku Ji, un grand jardin regroupant de nombreuses anciennes écoles de bouddhisme zen. On sillonne sous les pins et entrons dans des maisons qui feraient rêver le plus ronchon des ronchons. Des pièces sublimes, des paravents peints avec douceur, des jardins à se pâmer… C’est d’ailleurs si beau que Nicolas Bouvier, lors de son séjour au Japon, en fût le concierge pendant 4 mois. Et moi aussi je m’y installerais bien.
Nous continuons à marcher jusqu’à la rivière Kamo. Nous voulons visiter le jardin botanique mais nous nous faisons avoir par le temps. A 4 heures, tout ferme : les temples, les jardins… suivis par les musées à 5 heures et les magasins à 6 heures. Les Kyotoïtes sont des couches tôt ! Nous redescendons le long de la rivière, flânons un peu et finissons à Gion, l’ancien quartier connu pour ses geishas, avec son architecture sublime. Il est 19h15, nous cherchons un lieu où manger mais tout est plein. A craquer. Impossible de trouver quoi que ce soit. Nous errons un peu et finissons dans un bar assez sympa mais si mal organisé qu’au bout de deux heures nous n’avons reçu qu’un plat sur les quatre commandés (et il s’agit de snacks, pas de plats très élaborés). De où nous sommes assis, nous voyons les cuisines et tout est frit, frit, frit, refrit. Nous sauvons nos artères et rentrons donc. Nous sommes en effet attendus au Ryokan pour l’heure du sento et on ne rigole pas avec ça.
Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, je dois me lever. Je suis attendue au Lycée français de Kyoto où une classe de CP et de CM1 m’attendent pour un atelier créatif. J’y rencontre un collègue, Christophe Mauri, auteur talentueux pour enfants et ensemble nous stimulons l’imagination des petits. Puis, nous partageons un repas très sympathique avec les deux enseignantes qui sont vraiment supers !
L’après-midi, je rejoins Nicolas qui pendant ce temps est allé faire des photos sous des arches et nous allons nous balader au bord du chemin de la Philosophie, un sentier magnifique longeant le canal du lac Biwa. Il pleut… et l’heure tourne. 5h, les cloches résonnent. Tout ferme. Nous flânons en ville ! A 18h, traumatisés par notre expérience de la veille, nous nous arrêtons pour manger… L’heure des repas « à la Suisse » a sonné! C’est une bonne idée. A 18h30, le resto refuse du monde… et nous profitons de délicieuses spécialités de Kyoto. A 20h, nous faisons une marche digestive dans le vieux Kyoto en regardant les gens galérer pour trouver un endroit où s’asseoir et nous nous congratulons de notre ingéniosité d’avoir mangé tôt !
Le jeudi, le temps est sublime. Nous commençons la journée au marché de Nishiki où nous mangeons une omelette sur le pouce. Et nous prenons un bus pour rejoindre le Kiyomizu-dera, un temple superbe où mon prochain roman se passera. J’en arpente donc tous les recoins. Je me faufile dans un tunnel tout noir… le ventre de Bouddha… pour aller voir une pierre spéciale, remonte les allées, lit tous les panneaux tandis que Nicolas fait de magnifiques photos.
Après cela, nous redescendons par Ninenzaka, quelques ruelles charmantes bordées de boutiques. Si je m’écoutais, il me faudrait quelques millions et un container pour ramener tout ce que je trouve joli.
Comme nous sommes des estomacs sur pattes, nous nous arrêtons pour goûter à une spécialité que j’adore : de l’anguille dans un charmant petit restaurant, appelé Kaneyo. Nous nous rendons alors au Honen-In, un temple comprenant également une galerie d’art où je sympathise avec l’artiste. Puis nous marchons jusqu’au Gingaku-Ji, alias Pavillon d’argent. Ce jardin féerique comprend la villa d’un ancien shogun au goût sublime.
Il est 17h, l’heure du repos. Nous nous arrêtons donc dans un parc pour profiter des derniers rayons du soleil avant de nous diriger vers le centre pour croquer un morceau et finir la journée !
Le vendredi est notre dernière matinée à Kyoto ! Après un petit-déjeuner traditionnel à base de maquereau et de natto, nous visitons l’ancien palais impérial ! C’est majestueux…
Il est alors temps de nous diriger vers la gare pour rentrer à Tokyo ! Même le retour est un enchantement lorsque nous voyons le Mont Fuji se dresser vers le ciel depuis notre train rapide !
A Kyoto, nous séjournons dans un ryokan, une auberge traditionnelle japonaise.
C’est une petite maison de deux étages composée de bois, de bambou, de cloisons en papier de riz avec un esthétisme fou. Les chambres sont munies de cloisons coulissantes et le sol est recouvert de tatamis en paille (sauf la nôtre, ce qui est très bien car les tatamis me donnent des allergies…). La salle de bain est commune et la douche est au sous-sol puisqu’il s’agit d’un sento, ces bains classiques japonais. Il y a aussi un jardin sublime qu’on peut observer en se baladant dans les couloirs.
Le lieu est tenu par un vieux monsieur et sa femme. Ils habitent là et se chargent de tout. Et comme nous sommes chez eux… il y a quelques règles à respecter… ce n’est pas l’hôtel!
Pour séjourner dans un ryokan, il faut donc enlever ses chaussures dans l’entrée et porter ensuite des pantoufles que l’on doit enlever devant chaque pièce où l’on entre : la chambre où l’on rentre pied nu… et les toilettes où il y a des pantoufles spéciales prévues à cet effet. On doit également se promener en yukata (un peignoir spécial) pour aller à la douche.
Traditionnellement, il est mal vu de se réveiller tard et de rester dans sa chambre toute la journée… (Bon, ce n’est pas vraiment mon style alors ça va). Il est également mal vu de rentrer après 23h, les portes étant fermées après cette heure là. Le gérant nous demande donc régulièrement notre programme et l’on doit s’y tenir… ce qui nous donne l’impression d’être en vacances chez nos grands-parents avec un horaire à respecter ! Mais ce n’est pas désagréable même si c’est surprenant au début.
Pour la douche, c’est pareil. Les horaires sont importants. Notre ryokan est pourvu de deux sento : deux salles de bains avec une douche et un bassin d’eau très chaude. On doit s’y doucher à des heures précises… et dans un ordre spécifique pour que tous les clients et habitants de la maison puissent en profiter avant 23h. Dans certains ryokans, les clients s’y mélangent (les femmes d’un côté, les hommes de l’autre…) mais dans le nôtre on y accède par chambre. C’est donc toute une organisation. Mais quel bonheur ce sento ! C’est comme avoir des thermes à la maison. Il faut se doucher avant d’entrer dans le bassin pour ne pas salir l’eau ! La température est idéale et c’est donc un moment de grande relaxation.
C’est la moins jolie des deux salles, l’autre étant faite en pierre. Mais la seule fois où j’ai pensé à prendre mon téléphone, on nous a attribué celle-ci !
Certains ryokans préparent également des repas. Mais pas le nôtre !
C’est donc toute une expérience que de loger ici. C’est comme vivre dans une famille d’accueil japonaise. Les propriétaires sont très gentils et s’agitent au service des convives présents dans la maison.
Si vous voyagez au Japon, tentez donc le coup. Les prix varient en fonction des ryokan et des services mais – que vous optiez pour un ryokan tout simple ou plus sophistiqué – cela vous donnera un bel aperçu des maisons traditionnelles et du mode de vie quotidien des Japonais !