13 avril – Ryokan

A Kyoto, nous séjournons dans un ryokan, une auberge traditionnelle japonaise.

C’est une petite maison de deux étages composée de bois, de bambou, de cloisons en papier de riz avec un esthétisme fou. Les chambres sont munies de cloisons coulissantes et le sol est recouvert de tatamis en paille (sauf la nôtre, ce qui est très bien car les tatamis me donnent des allergies…). La salle de bain est commune et la douche est au sous-sol puisqu’il s’agit d’un sento, ces bains classiques japonais. Il y a aussi un jardin sublime qu’on peut observer en se baladant dans les couloirs.

Le lieu est tenu par un vieux monsieur et sa femme. Ils habitent là et se chargent de tout. Et comme nous sommes chez eux… il y a quelques règles à respecter… ce n’est pas l’hôtel!

Pour séjourner dans un ryokan, il faut donc enlever ses chaussures dans l’entrée et porter ensuite des pantoufles que l’on doit enlever devant chaque pièce où l’on entre : la chambre où l’on rentre pied nu… et les toilettes où il y a des pantoufles spéciales prévues à cet effet. On doit également se promener en yukata (un peignoir spécial) pour aller à la douche.

Traditionnellement, il est mal vu de se réveiller tard et de rester dans sa chambre toute la journée… (Bon, ce n’est pas vraiment mon style alors ça va). Il est également mal vu de rentrer après 23h, les portes étant fermées après cette heure là. Le gérant nous demande donc régulièrement notre programme et l’on doit s’y tenir… ce qui nous donne l’impression d’être en vacances chez nos grands-parents avec un horaire à respecter ! Mais ce n’est pas désagréable même si c’est surprenant au début.

Pour la douche, c’est pareil. Les horaires sont importants. Notre ryokan est pourvu de deux sento : deux salles de bains avec une douche et un bassin d’eau très chaude. On doit s’y doucher à des heures précises… et dans un ordre spécifique pour que tous les clients et habitants de la maison puissent en profiter avant 23h. Dans certains ryokans, les clients s’y mélangent (les femmes d’un côté, les hommes de l’autre…) mais dans le nôtre on y accède par chambre. C’est donc toute une organisation. Mais quel bonheur ce sento ! C’est comme avoir des thermes à la maison. Il faut se doucher avant d’entrer dans le bassin pour ne pas salir l’eau ! La température est idéale et c’est donc un moment de grande relaxation.

C’est la moins jolie des deux salles, l’autre étant faite en pierre. Mais la seule fois où j’ai pensé à prendre mon téléphone, on nous a attribué celle-ci !

Certains ryokans préparent également des repas. Mais pas le nôtre !

C’est donc toute une expérience que de loger ici. C’est comme vivre dans une famille d’accueil japonaise. Les propriétaires sont très gentils et s’agitent au service des convives présents dans la maison.

Si vous voyagez au Japon, tentez donc le coup. Les prix varient en fonction des ryokan et des services mais – que vous optiez pour un ryokan tout simple ou plus sophistiqué – cela vous donnera un bel aperçu des maisons traditionnelles et du mode de vie quotidien des Japonais !

24 janvier – Les trois visages de Macau

Lundi matin, nous partons à la découverte de Coloane, le premier et authentique visage de Macau. Le lieu est adorable. C’est un petit village de pêcheurs qui fait face à la Chine. On est si proches que depuis la berge, nous apercevons les piétons qui se baladent le long de la baie.

Nous sillonnons les ruelles. Tout est adorable : les façades colorées, les petites boutiques un peu hipsters, les cafés et restos. Je tombe sous le charme d’une troupe de marionnettistes qui ont un atelier au cœur de la bourgade. Au bout du village, dans un petit temple, les gens jettent des pétards. Des petits pour les enfants et des gros pour les adultes. Ils sont si bruyants que je sursaute et n’ose m’approcher.

En revenant vers le centre, un spectacle se prépare. Une joueuse de musique traditionnelle entame un morceau, suivie par deux danseurs qui font virevolter des pots en porcelaine sur la tête et des danseuses absolument gracieuses. C’est beau.

Nous terminons la balade en mangeant des spécialités locales dans un joli café avant de goûter la traditionnelle tarte aux œufs macanaise.

Sur le retour, nous décidons de voir le deuxième visage de Macau : celui du kitsch et de la démesure. Nous nous arrêtons donc dans le casino The Londonian, situé sur l’île de Taipa. Là, une danse du dragon et des lions nous enchante. Puis, nous oublions le traditionnel et rentrons dans le factice. Le casino The Londonian a la forme du palais de Westminster. L’intérieur est une ode au marbre et aux dorures. Nous traversons la salle de jeu, remontant au travers des couloirs et des boutiques de luxe et passons sur le Pont des Amours italien. La géographie européenne ne s’en remettrait pas. Nous arrivons donc à Venise et là… le kitsch augmente d’un cran. Canaux, gondoles et façades à l’italienne… c’est le dépaysement assuré. Nous remontons les couloirs… et hop… nous voilà à Paris! Tout est clinquant. La Tour Eiffel se dresse au loin. Mis à part, le croissant farci au jambon… on pourrait se croire aux Galeries Lafayettes.

Les touristes chinois, arrivant en Europe, après avoir vu Macau et regardé Emily in Paris doivent vivre une déconvenue de taille. Rien n’est réel. Les boutiques de luxe sont toutes là, attendant le client. La mise de départ étant à 300 CHF, nous ne jouons rien et repartons bredouille !

Nous revoilà dans le troisième visage de Macau : celui de la vieille ville… sa riche histoire métissée, ses collines verdoyantes. Macau est une ville méconnue et décriée. La plupart des gens disent qu’une journée suffit à la découvrir mais je ne suis pas d’accord.

31 octobre – Hanoi versus Hong Kong

Même si ces deux villes d’Asie du Sud-est sont toutes proches géographiquement, Hong Kong et Hanoï ont pourtant leurs singularités propres. Voici ce que j’ai observé pendant mon séjour :

La géographie : alors qu’Hong Kong n’est que montagnes et vallées… Hanoï est toute plate. C’est par ailleurs très agréable pour se balader en ville. Mais les amateurs de randonnée devront s’éloigner de la ville pour trouver leur bonheur. Nous avons retrouvé nos hauteurs aimées vers Ninh Bin et Ha Long.

L’ambiance : Hanoï est si festive. J’ai trouvé que les gens riaient beaucoup. Ils avaient l’air plus détendus que les Hongkongais. Le weekend en particulier les gens profitent des extérieurs, chantent et dansent. Il y a des concerts partout et la musique vietnamienne offre une palette infiniment plus large que la musique hongkongaise se limitant essentiellement à la cantopop.

La nourriture : les deux endroits sont riches en gastronomie mais si différents. La cuisine vietnamienne est variée et parfumée. Elle n’est pas grasse ni épicée et propose de nombreux crudités (ce qui n’arrive jamais dans la gastronomie hongkongaise où tout est cuit…). La cuisine hongkongaise est moins forte en diverses saveurs. Concernant les emprunts à leurs anciens colons, le Vietnam est maître en préparation de baguettes croustillantes tandis que Hong Kong s’en tient aux toasts à l’anglaise.

L’air conditionné : A Hong Kong, les gens sont dingues d’air conditionné. Je ne comprends pas qu’on puisse à ce point vivre hors de son environnement météorologique naturel. A Hanoï, la plupart des endroits ont des ventilateurs au plafond et non la clim. On a pas besoin de pull pour rentrer dans des bâtiments. Alors certes, il fait plus chaud et on transpire mais c’est quand même meilleur pour l’environnement et pour la santé.

Les terrasses : les habitants de Hanoï étant moins effrayés par la chaleur, il y a des terrasses partout. Restos, cafés ou bar… tout se fait dehors et c’est pour moi un pur bonheur. A Hong Kong, rien de tout cela. Les quelques terrasses de la ville (qui se comptent sur les doigts d’une main) sont des lieux pour expatriés et touristes.

Les transports publics : Si à Hanoï, il y a bien des bus et un train, j’ai trouvé les possibilités en transports publics plutôt pauvres. Et le traffic est tel qu’il est difficile de se déplacer. Les transports publics hongkongais sont un vrai paradis sur terre… et la voiture est complètement inutile.

La pollution : D’après le site IQ Air, Hanoi serait 4 fois plus polluée que Hong Kong selon les moyennes annuelles. Et je peux le confirmer. Si je souffre en janvier à Hong Kong avec l’approche du Nouvel An Chinois, je n’ai jamais eu de telles sensations de crasse et d’étouffement. Mais c’est évident. Hanoï abrite 7 millions de scooters qui sillonnent quotidiennement les rues. Il est donc évident que ça puisse avoir des conséquences.

Les horaires : Hong Kong n’est pas une ville de lève-tôts. Promenez-vous à 7h du mat dans les ruelles, et vous aurez l’impression qu’il est à peine 4h du matin. A Hanoï, c’est différent… les gens sont dehors dès les premières lueurs de l’aube (et de nombreux papis boivent d’ailleurs de la bière alors qu’il n’est pas passé 9h… ça m’a bien surpris).

Les vélos : à Hong Kong, les vélos sont inexistants. A Hanoï, ce sont les piliers essentiels du transports en tout genre.

Les trottoirs : à Hong Kong, les trottoirs ont beau être envahis de gens, ils restent des trottoirs pour marcher. A Hanoï, les trottoirs sont multi-fonctions. Ils permettent de stocker des choses, de s’y reposer. Ce sont des extensions aux restaurants et aux maisons. Ce sont des garages, des parkings, des lieux de stockage… de joyeux fourre-tout. Mais les Hanoïens sont donc des maîtres en slalom géant.

En revenant à Hong Kong, pour la première fois, je me suis dit : mais c’est si large, si aéré ! C’est fou…

Bref. Deux villes, deux ambiances… J’ai adoré ces vacances, ce pays et cette jolie ville du Nord et je repars requinquée pour la suite de cette année!

30 octobre – Dernier jour à Hanoi

Samedi, je me réveille le vague à l’âme. C’est notre dernier jour à Hanoi. Pour ne pas nous laisser abattre, c’est l’occasion de cocher ce qu’il reste sur notre liste…

Après le petit-déjeuner, nous nous perdons dans les vieux quartiers. Comme à Hong Kong, les rues sont organisées par métiers. Il y a la rue des vendeurs de cuir, ceux des épiciers, ceux des pharmaciens, etc.

Nous nous dirigeons vers un café que m’a recommandé une bloggeuse ayant vécu 4 ans à Hanoi. Le lieu est au-delà de mes espérances. Le café est super mignon, au 1er étage d’une maison et se nomme le Loading T Café ! J’y goûte le fameux Egg Coffee, une spécialité préparée avec des jaunes d’oeufs battus, du sucre, du lait condensé et du café… et c’est délicieux ! Ca a la texture et le goût d’une crème caramel mêlée à un tiramisu. Je suis absolument conquise.

Ensuite, nous marchons tranquillement jusqu’à l’ancienne citadelle. C’est un lieu qui mérite d’être visité et qui porte toute la riche histoire du Vietnam, puisqu’il comprend une citadelle construite au 7e siècle par la dynastie des Tran… qu’il a été repris à la fin du 19e par les Français lors de leur arrivée sur le territoire. Là malheureusement, un grand nombre de monuments ont été détruits… Qu’il fut habité pendant plusieurs décennies par les colons avant d’être repris par les Viet Minh lors du combat contre les Américains.

On s’y promène. La visite est déroutante puisqu’on saute sans cesse d’une époque à l’autre… mais c’est vraiment intéressant !

A midi, car oui nous sommes des estomacs sur pattes (et nous assumons), nous dégustons de délicieuses petites crêpes froides, farcies aux vermicelles…

Une fois repus, nous partons à la conquête des divers quartiers de la cité. Hanoi est une ville d’ambiance et s’y promener au hasard est un vrai plaisir. Nous terminons notre périple au bord du lac Hoan Kiem où des mannequins s’exercent pour un défilé. Depuis une terrasse en hauteur, nous passons bien 45 minutes à les regarder. La température est parfaite et la bière est fraîche.

Puis, il faut repasser à l’hôtel. Nous repartons demain et nous devons aller remplir notre déclaration form et faire notre test RAT pour pouvoir embarquer et rentrer à la maison…

Le soir, nous mangeons dans un restaurant incroyable : le Luk Lak. On y goûte des plats du Nord du Vietnam… de Sapa pour être précise et je suis à nouveau complètement conquise par la cuisine locale. La gastronomie vietnamienne m’aura vraiment surprise. C’est parfumé, épicé mais pas trop. Chaque plat est différent. Ça contient énormément de produits frais. Cela rejoint mon top 5 des meilleures gastronomies asiatiques voire même mondiales !

Et pour terminer la soirée, nous retournons dans la zone piétonne. Les gens dansent, chantent, jouent sur le trottoir. J’aime cet esprit festif mais aussi cette manière de profiter des espaces extérieurs… chose que les Hongkongais ne font pas du tout. Je suis un peu triste de me dire que les vacances sont terminées. Mais j’ai passé une semaine sublime.

Merci le Vietnam et merci les Vietnamiens pour votre accueil digne des meilleurs endroits.

29 octobre – La rue du train, les librairies et des marionnettes

Nous partons en vadrouille dès 9h avec un premier objectif : celui d’atteindre le pont Long Biên, qui surplombe le fleuve Rouge. C’est une structure métallique très esthétique de 1682 mètres de long et achevée de construire en 1902, qui me fait penser à la Tour Eiffel couchée. En son centre, il ya les voies du train… et sur les côtés : deux voies où se faufilent des centaines de scooters.

Initiallement, nous espérions le traverser mais un grand panneau « Interdit aux piétons » nous barre la route. De plus, le « trottoir » sur les côtés est bourré de trous et vu la propension des scooters à faire n’importe quoi, je ne suis pas convaincue. Nous rebroussons chemin et suivons les voies du train en sens inverse. Certaines parties sont surélevées et en-dessous, des dizaines de petits commerces s’en donnent à cœur joie. Nous traversons un marché très similaire à ceux de Hong Kong, à une exception près : les vendeurs de viande coupent leurs morceaux avec une délicatesse remarquable. A Hong Kong, tout passe dans le hachoir tandis qu’ici, c’est différent… et le cartilage n’est pas compris avec les achats !

Plus loin, nous voyons la fameuse « rue du train ». Un tronçon de voie ferroviaire traverse un quartier : à gauche et à droite, des habitations et entre les 5 mètres qui séparent les maisons, des rails. Juste de quoi laisser passer la locomotive et les wagons… Quand un train arrive, il faut se plaquer contre les parois.

Si autrefois, c’était un haut lieu du tourisme, c’est désormais interdit d’accès aux non-résidents. Et je comprends. Entre le bruit du train et les allers et venues des touristes, cela devait être insupportable ! Nous y jetons donc un œil de loin avant de continuer notre périple. Nous nous arrêtons dans une boulangerie. Le pain vietnamien est aussi croustillant que celui des Français… mais plus aérien. J’en abuse mais tant pis.

Puis, nous nous mettons en chasse d’une librairie. Lors de chaque voyage, je ramène toujours un livre de cuisine… Mais ce n’est pas facile de trouver une boutique ouverte. Et celles qui le sont ne proposent souvent que des livres en vietnamien. Dans l’une, le libraire dort sur un lit de camp qu’il a installé au centre de ses rayonnages. Je n’ose pas le réveiller. Puis, je trouve mon bonheur dans un grand magasin où la moitié des livres gondolent avec l’humidité. Mais j’ai trouvé et je pourrai désormais préparer de chez moi toutes les bonnes choses découvertes cette semaine !

Vers la fin d’après-midi, nous nous rendons alors au théâtre afin de voir un spectacle de marionnettes traditionnel sur l’eau. Je prends un audioguide qui s’averera inutile et même dérangeant pour la suite puisqu’il me déconcentrera rapidement. Je ne le garderai que pendant 5 minutes.

Le spectacle qui mêle musique et chants traditionnels et scènes diverses me ravit. C’est juste magique, drôle et poétique ! Une expérience à ne manquer sous aucun prétexte.

Puis, le soir, nous profitons à nouveau du Vieux Quartier devenant piéton uniquement… ses chanteurs de rue et sa décontraction ! Passer tant de temps dehors, sur des terrasses, est un régal… et je ne me rejouis pas de retrouver la climatisation et les salles fermées de Hong Kong !