27 octobre – Remontée vers Ba Dinh

Ce matin, Hanoi est polluée. Une couche grise est posée sur la ville et me prend à la gorge quand je sors. En bonne petite Hongkongaise, j’enfile donc mon masque. Comme j’ai mis du baume du Tigre sous mon nez juste avant, je manque de devenir aveugle.

Nous commençons alors notre périple et remontons vers le quartier de Ba Dinh, pour atteindre le lac de Hô Tây.

La ville s’éveille. Traverser la route est un vrai casse-tête. La circulation est si dense que tout se bloque. Camions, vélos transportant toute sorte de bazar, scooters par centaines… Des vendeurs nous alpaguent pour nous proposer toutes sortes de produits, mais toujours en douceur.

Les trottoirs ne servent à rien. Ils sont utilisés comme ateliers, terrasses, parking, zone de stockage et nous devons marcher sur la route en permanence. Hong Kong nous semble bien calme et ordonnée à côté.

Dans un parc, une dizaine d’hommes est assise. Six cages abritent des coqs minces et déplumés. Un homme saisit un volatile et le caresse en le rapprochant de ses congénères pour l’entraîner pour le combat. Nous nous arrêtons quelques instants avant de nous remettre en route. Puis, après un moment, nous rejoignons le lac. Il est sale. Pourtant, des pêcheurs tentent leur chance.

Nous bifurquons… c’est la sortie des écoles et les vendeurs ambulants se sont postés là proposant des barbes à papa, des fruits, des beignets et d’autres délices aux écoliers affamés. Au loin, se trouve le Mausolée Hô Chi Minh ainsi que le siège du parti communiste vietnamien. On passe les contrôles de sécurité mais le mausolée est fermé. L’air est si lourd de particules que nous abrégeons la balade pour aller nous asseoir dans un petit restaurant que nous a recommandé la réceptionniste de notre hôtel. Les serveurs nous amènent de grandes panières de bahn xéo, de sortes de pancakes parfumés vietnamiens. Un pur délice. Puis, nous revenons vers le centre. J’ai l’impression d’être recouverte de poussière.

Le soir venu, nous explorons les ruelles. Les gens mangent à même la rue sur de petits tabourets en plastique en prenant leur temps. Un gardien est assis sur un immense amplificateur et écoute de la techno à plein volume. Les commerçants tâchent d’attirer les clients en les hélant.

En rentrant, de notre chambre, nous entendons le bruit des klaxons et Whitney Houston qui chante au loin. Hanoi ne semble jamais se reposer.

26 octobre – Des monuments, des temples et des considérations linguistiques

Nous nous réveillons au coeur de la vibrante Hanoi et ne tardons pas à aller explorer la ville. Nous visitons le temple de Ngoc Son sur le lac Hoan Kiem, remontons vers le quartier français, admirons les vestiges des anciennes bâtisses coloniales et nous arrêtons à l’opéra. Le lieu est historique. Il est construit en 1910 sur le modèle de l’opéra Garnier de Paris. Et c’est de son balcon que les Viet-Minh annonceront la reprise du Nord par leur parti (en très résumé… l’histoire est complexe).

Nous buvons un café sous sa palmeraie avant de repartir à l’assaut des rues, remontant jusqu’à la prison de Ho Loa, un autre vestige – moins festif et c’est peu dire – de l’ère coloniale. Aujourd’hui transformée en musée, la prison est un triste lieu de mémoire. Je prends l’audioguide et je manque de défaillir en entendant les horreurs qui s’y sont passées. Une guillotine se dresse au cœur de la bâtisse. C’est la première fois que j’en vois une. Mais le lieu est un incontournable et permet de mieux comprendre l’histoire de Hanoi.

Après cela, nous découvrons le quartier et mangeons des Bánh Cuón attablés à une petite terrasse. Je découvre en lisant la carte que le vietnamien partage quelques similarités avec le cantonais… par exemple, le mot poulet « ga » ressemble à « gai » en cantonais. Le mot fruit de mer se dit « hai san » versus « hoi sin » en cantonais… et les deux langues sont chantantes et agréables à l’oreille. Et la raison est simple : 60% du vocabulaire vietnamien tire ses origines du chinois que l’on parle dans le Guangxi et à Guangdong… soit du cantonais ! Comme quoi…

Après ces considérations linguistiques que je partage avec un enthousiasme pressé à Nicolas, nous continuons notre périple jusqu’au sublime temple de la littérature. Le lieu est empli de calme et me ravit. Puis nous rentrons nous reposer. Nous avons marché 14 kilomètres et mes orteils demandent une pause.

Le soir, nous nous laissons tenter par un massage vietnamien. A l’instar du massage chinois, il commence par le dos et est bien moins douloureux même si très agréable.

Puis, nous sortons pour la soirée. J’essaye de corrompre le cuisiner du restaurant où nous nous arrêtons pour obtenir sa recette d’aubergines à l’ail, sans succès… et nous rentrons doucement en nous faufilant dans le Vieux Quartier. Même s’il n’est que mardi, tout n’est que musique… et je suis vraiment dépaysée.

25 octobre – Tai Chi à l’aube

A 5h30, le réveil sonne. Nous nous extirpons péniblement des draps pour aller voir le lever de soleil sur la baie. L’astre est rose vif et la température est idéale.

La matinée s’enchaîne alors sans pitié pour les lèves tard. 6h30 : initiation au tai chi sur le pont. 7h : petit déjeuner ! J’opte pour un Phò et Nicolas me regarde avaler des couteaux (le coquillage donc… je ne suis pas encore fakir…) avec un œil dubitatif. 7h45 : départ pour une ferme de poissons… Pas le temps de niaiser!

Nous rejoignons les pêcheurs et leur village flottant, aujourd’hui transformé en centre d’écotourisme. Ils nous emmènent en balade tout en ramassant les quelques déchets portés par les marées entre deux coups de rame. On admire les pics de près… alanguis par le calme environnant. Sur les plateformes, des chiens et des chats paressent au soleil. Un homme prépare une soupe tandis que des poissons sautent dans leurs enclos.

Après la visite, nous rejoignons le bateau et il est déjà temps de rentrer au port.

Si la croisière dans la baie d’Ha Long reste une activité très touristique, elle en vaut vraiment le détour… et je ne peux donc que la recommander chaudement.

De retour à terre, nous prenons un bus pour Hanoi et retrouvons la frénésie de la ville. Nous slalomons entre les scooters, les vendeurs ambulants, les restaurants à même le trottoir et nous perdons dans le vieux quartier. Les bâtisses tout en longueur me charment totalement et je suis conquise par ce petit bout de terre tout en contraste.

Pendant la soirée, nous retombons sur deux Danois qui étaient avec nous à Ha Long. Puis, en s’asseyant dans un restaurant servant des bò bún cha giò (une soupe de vermicelles aux nems), on se rend compte que nos voisins sont deux Belges également rencontrés sur le bateau. Nous éclatons de rire. Le monde est petit !

06 décembre – Aux portes de Shenzhen

Samedi, une fois n’est pas coutume, nous faisons appel à un guide pour aller découvrir la zone tout au Nord des Nouveaux Territoires !

Victor nous accueille donc à Sheung Shui où, après avoir découvert la ville et son histoire, nous louons des vélos pour partir à la conquête de la zone bordant Shenzhen.

Après avoir pédalé le long de la rivière, observé le poste de contrôle et le petit pont nous séparant de cette grande ville chinoise, nous arrivons sur une colline où la vue est époustouflante. On admire les tours, les rues animées et on aperçoit même les passants et les voitures qui circulent dans les rues.

En redescendant, nous nous rendons dans un petit village où se trouve une fabrique de tofu locale. Là nous dégustons quelques desserts traditionnels et des cubes de tofu grillés au piment. C’est délicieux. J’ai un faible pour le pudding de tofu au sésame noir qui est crémeux comme un yoghourt !

Puis, Victor nous emmène sur les pas de la famille à qui le village appartient et nous en dit plus sur les clans qui gouvernaient la région… avant de finir la balade en nous emmenant manger du siu yok, une spécialité hongkongaise !

En résumé, la balade était sublime et l’on s’est sentis en vacances… !

Si vous ne savez donc pas que faire pendant vos weekends ou vos vacances de Noël, voilà une activité que je vous recommande plus que chaudement !

Pour en savoir plus : https://hiddengemstravelhk.com/

28 août – Escapade à Tin Shui Wai

Ce weekend, histoire de changer un peu de la routine, nous décidons de partir en staycation avec des amis. Le vendredi soir, nous mettons donc le cap sur Tin Shui Wai, une ville située à quelques pas de Shenzhen. Nous nous trouvons en effet à 15 petits kilomètres de la frontière. Si près et si loin en même temps puisque le passage entre la Chine et Hong Kong reste impossible en ces temps de Covid. Nous passons la nuit dans un hôtel à quelques mètres du Wetland Park… et j’avoue que de revenir dans un hôtel nous fait bizarre après notre quarantaine et fait remonter toutes sortes de souvenirs. Une fois la porte fermée, nous ressortons… juste pour s’assurer que c’est possible… Une fois ceci fait, nous allons mieux et nous passons une bonne nuit.

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