07 avril – Surprise et médecine chinoise

Depuis quelques jours, de mystérieux hommes en bleu sillonnent le quartier avec un gros chariot. Et puis, avant-hier en rentrant chez nous, le concierge nous tend un petit cadeau. C’est un paquet blanc qui nous est distribué par le gouvernement.

Il comprend 20 autotests qui nous serviront mi-avril puisque nous devrons tous nous autotester. Il contient également un kit de 20 masques KN95 et deux boîtes de Linghua Qingwen, de la médecine chinoise contre le Covid.

Ledit médicament est un remède plutôt populaire contre la grippe et autrefois contre le SARS. Il aurait été conçu sous la dynastie Han (vers 200 après JC… de quoi avoir eu le temps de tester les effets secondaires) et comprendrait 13 ingrédients tels que le noyau d’abricot, la racine d’isatis, le forsythia pleureur, les fleurs du chèvrefeuille japonais ou encore de l’éphédra…

Pourquoi pas… hein ? Même si prendre un médicament qu’on ne connaît pas est toujours un peu effrayant !

Dans tous les cas, nous voilà donc équipés !

05 octobre – Baume du Tigre

Je suis avec une amie japonaise qui ne se sent pas bien.

– Attends, lui dis-je. J’ai quelque chose pour t’aider.

Je sors alors de mon sac un petit pot de baume du Tigre que je lui tends. Les Hongkongais autour de moi ouvrent des yeux ébahis et sont encore plus surpris quand je leur explique que pour moi, c’est un remède lié à l’enfance. Ma maman nous soignait toujours avec du baume du Tigre, même au fin fond de nos montagnes suisses.

Ils me regardent, estomaqués. Le baume du Tigre est en effet un classique de la pharmacopée chinoise. Développé par un herboriste birman – si je ne m’abuse – le produit a été tout d’abord commercialisé à Singapour avant de s’étendre à l’Asie. A Hong Kong, le baume du Tigre est un incontournable. Aw Boon Par, le créateur de l’onguent, y avait d’ailleurs un manoir avec un jardin incroyable appelé le Jardin du Baume du Tigre dans lequel se tenaient des pagodes et des sculptures. Et aujourd’hui encore, toutes les pharmacies de la ville contiennent des rayons entiers proposant ce produit sous toutes ses formes.

Mes Hongkongais tombent donc des nues en apprenant que dans mon petit village helvétique, nous soignons toux, rhumes et maux de tête avec leur fameux baume. Et je les comprends… j’aurais fait la même tête s’ils m’avaient dit utiliser du Carmol !