02 décembre – La Famille de partout

Quand on vit à l’étranger… lorsqu’on se retrouve loin de tout, isolé de son cercle social… et d’autant plus en temps de pandémie, les amis deviennent si proches qu’ils deviennent la famille. On les adopte. Tout simplement.

C’est avec eux qu’on a passé les derniers Noël. C’est eux que l’on appelle quand on a besoin d’aide, qu’on a besoin d’un tournevis ou d’un moule à gâteaux. C’est eux qui viennent chez nous les dimanches avec le petit déjeuner. Ceux qui nous dépannent lorsqu’on est en quarantaine. Avec qui on se fait des virées et des staycations. Qui nous font des surprises le matin de notre anniversaire. C’est aussi avec eux que l’on se rend au café pour se raconter le dernier potin.

Alors quand ils partent, on se sent déboussolés. Si on ne les perd pas, car l’on sait que l’on se reverra, Hong Kong ne sera toutefois plus jamais la même sans leur présence. Chaque ruelle, chaque quartier nous rappellera qu’ils étaient là. Qu’ils ont rendus notre vie plus belle… et que sans eux, il nous manquera toujours quelque chose…

Je dédie donc cet article à tous ceux qui sont partis et qui se reconnaîtront. Merci d’avoir rendu ma vie ici plus douce. I miss you already.

30 octobre – Dernier jour à Hanoi

Samedi, je me réveille le vague à l’âme. C’est notre dernier jour à Hanoi. Pour ne pas nous laisser abattre, c’est l’occasion de cocher ce qu’il reste sur notre liste…

Après le petit-déjeuner, nous nous perdons dans les vieux quartiers. Comme à Hong Kong, les rues sont organisées par métiers. Il y a la rue des vendeurs de cuir, ceux des épiciers, ceux des pharmaciens, etc.

Nous nous dirigeons vers un café que m’a recommandé une bloggeuse ayant vécu 4 ans à Hanoi. Le lieu est au-delà de mes espérances. Le café est super mignon, au 1er étage d’une maison et se nomme le Loading T Café ! J’y goûte le fameux Egg Coffee, une spécialité préparée avec des jaunes d’oeufs battus, du sucre, du lait condensé et du café… et c’est délicieux ! Ca a la texture et le goût d’une crème caramel mêlée à un tiramisu. Je suis absolument conquise.

Ensuite, nous marchons tranquillement jusqu’à l’ancienne citadelle. C’est un lieu qui mérite d’être visité et qui porte toute la riche histoire du Vietnam, puisqu’il comprend une citadelle construite au 7e siècle par la dynastie des Tran… qu’il a été repris à la fin du 19e par les Français lors de leur arrivée sur le territoire. Là malheureusement, un grand nombre de monuments ont été détruits… Qu’il fut habité pendant plusieurs décennies par les colons avant d’être repris par les Viet Minh lors du combat contre les Américains.

On s’y promène. La visite est déroutante puisqu’on saute sans cesse d’une époque à l’autre… mais c’est vraiment intéressant !

A midi, car oui nous sommes des estomacs sur pattes (et nous assumons), nous dégustons de délicieuses petites crêpes froides, farcies aux vermicelles…

Une fois repus, nous partons à la conquête des divers quartiers de la cité. Hanoi est une ville d’ambiance et s’y promener au hasard est un vrai plaisir. Nous terminons notre périple au bord du lac Hoan Kiem où des mannequins s’exercent pour un défilé. Depuis une terrasse en hauteur, nous passons bien 45 minutes à les regarder. La température est parfaite et la bière est fraîche.

Puis, il faut repasser à l’hôtel. Nous repartons demain et nous devons aller remplir notre déclaration form et faire notre test RAT pour pouvoir embarquer et rentrer à la maison…

Le soir, nous mangeons dans un restaurant incroyable : le Luk Lak. On y goûte des plats du Nord du Vietnam… de Sapa pour être précise et je suis à nouveau complètement conquise par la cuisine locale. La gastronomie vietnamienne m’aura vraiment surprise. C’est parfumé, épicé mais pas trop. Chaque plat est différent. Ça contient énormément de produits frais. Cela rejoint mon top 5 des meilleures gastronomies asiatiques voire même mondiales !

Et pour terminer la soirée, nous retournons dans la zone piétonne. Les gens dansent, chantent, jouent sur le trottoir. J’aime cet esprit festif mais aussi cette manière de profiter des espaces extérieurs… chose que les Hongkongais ne font pas du tout. Je suis un peu triste de me dire que les vacances sont terminées. Mais j’ai passé une semaine sublime.

Merci le Vietnam et merci les Vietnamiens pour votre accueil digne des meilleurs endroits.

13 octobre – Le quartier le plus cool

Ce matin, d’après un magazine hautement scientifique, j’apprends que le quartier où je vis est nommé 22e plus cool quartier au monde, sur 51.

Quels sont les critères scientifiques de cette étude… pourquoi 51 et pas 50 ou 100 ? Aucune idée. Mais selon l’article, voici simplement la méthode utilisée : « We polled 20,000 city-dwellers and grilled local experts to rank the greatest places for fun, food, culture and community… » et le résultat est là ! On vit dans un endroit cool, yeah.

Il faut pourtant bien l’admettre, je ne connais rien aux autres quartiers cités : Colonia Americana à Guadalajara, au Mexique,  Cais do Sodré à Lisbonne, Wat Bo Village à Siem Reap au Cambodge (qui sont dans le top 3…), suivis par Cours Julien, à Marseilles au 10e rang, Little India à Singapour au 19e rang ou Ubud à Bali au 49e… (Ils ne citent ni les Avants, ni Blonay… c’est bien surprenant 😅!)

Pour voir la liste, c’est ici : https://www.timeout.com/travel/coolest-neighbourhoods-in-the-world.

Dans les raisons de ce choix, ils expliquent notamment que Wanchai est vibrante – ce qui n’est pas faux – propose de nombreux petits cafés et restaurants… je suis toujours d’accord… mais également de nombreux « art hubs » (là, franchement, je veux bien les adresses…). Ils citent la promenade le long de la mer, le festival des lanternes… et recommandent de visiter la Blue House (ça, c’est vrai…). Puis ils recommandent de visiter les magasins artisanaux à la Lee Tung Avenue (là, à nouveau, je me pose quelques questions… les boutiques de la Lee Tung n’ont rien d’artisanales ni de follement originales…).

Alors qu’on ne se leurre pas. J’adore mon quartier. Il est bigarré et central. Entre son marché hyper traditionnel et sa rue kitsch, ses petits restos, sa proximité avec la nature et son mariage de boutiques locales et de magasins plus internationaux, c’est un endroit où il fait bon vivre.

Cependant, le côté arty et artisanal vanté par l’article ne me convainc pas vraiment.

Mais bon, si cela fait venir le tourisme, tant mieux !

11 août – La magie du pins Together let’s fight the virus

Jeudi. 18h30. Nous sortons de l’avion. Alors que nous suivons les lignes et directives prévues pour les voyageurs, je sors les divers documents : le classeur avec les 4 formulaires, ma carte d’identité hongkongaise… et mon téléphone sur lequel l’application Leave Home Safe est deja installée.

Or, pendant le vol… alors que je chargeais le précieux appareil, celui-ci s’est éteint, puis rallumé. Et en dormant, j’ai dû appuyer sur les touches du clavier. Résultat : ma SIM card suisse est bloquée, paralysant mon téléphone entier… pour m’en sortir, je dois trouver mon PUK mais sans connexion, c’est impossible.

Bref, je panique un peu. Sans téléphone, je ne sais pas ce qu’il se passera. J’ai besoin de l’app de traçage pour sortir de là. Je cherche à enlever la carte SIM suisse pour que la carte hongkongaise prenne le relai, mais je n’ai rien sur moi : ni boucles d’oreilles, ni imperdable, ni aiguille. Tout est en soute.

Soudain, au passage d’un checkpoint, une femme me vient en aide. Elle est assise, porte un masque et une visière en plastique. Et elle arbore sur la poitrine un pin’s sur lequel est écrit : Together let’s fight the virus. Elle me le tend. Grâce à sa pointe acérée, je sorte la carte récalcitrante.

Aujourd’hui, ce pins aura véritablement participé à la lutte du virus!

08 août – Les au revoir

Je ne m’habituerai jamais aux au revoir. Je déteste ça. A chaque fois, mon coeur se craquelle. Je tente de coller ma langue au palais, comme mon papa me l’a appris mais rien ne fonctionne et je finis par pleurer comme une madeleine.

Et encore. J’ai de la chance. Je suis une privilégiée. J’ai choisi de vivre à Hong Kong.

Je pense donc tout spécialement ce soir aux exilés, aux réfugiés… qui sont loin de leurs êtres chers sans aucune perspective de retrouvailles… et sans savoir s’ils seront encore là à leur retour. Ce sont des héros du quotidien.