23 janvier – Nouvel An Lunaire

Dimanche matin, nous nous réveillons de bonne humeur ! C’est le nouvel an lunaire! Après le petit déjeuner, nous partons à l’assaut de la ville. Mon guide nous suggère un itinéraire qui nous mène au travers des principaux monuments de la vieille ville. Nous commençons par un parc magnifique… et redescendons de bâtiments en bâtiments : la Casa Garden, l’église St Anthony, le Na Tcha Temple, les ruines de Saint Paul, le square Senado, la maison du mandarin… et j’en passe. Le tout jusqu’au temple de A-Ma.

Nous nous asseyons dans l’un des rares cafés de la ville qui soit ouvert. L’échoppe est entièrement décorée sur le thème des macareux et de la musique irlandaise passe en fond. C’est plutôt original !

Comme c’est le matin du Nouvel An, c’est très calme. La grande majorité des commerces sont fermés et les habitant de Macau, habillés de rouge, se rendent chez leur famille pour manger. La route jouxtant le square Senado est devenue piétonne et les gens se baladent, prennent des photos. L’ambiance est à la détente.

En arrivant au temple de A-Ma, la foule se fait plus pressante. Les enfants jettent des pétards sur le sol. Une petite fille m’en offre deux. Je suis toute contente. Les fidèles agitent leurs bâtons d’encens et font des vœux. Je me prête au jeu et je suspens un petit grigri sur lequel je note mes demandes. On ne sait jamais. L’odeur d’encens est si forte que mes yeux me brûlent.

En sortant, je craque et je m’achète une marionnette lion que je ramène fièrement jusqu’à l’hôtel.

A notre retour, la fête se prépare. Une danse du lion a lieu dans la réception de notre hôtel. Une troupe d’enfants et d’adolescents anime les festivités. Les petits tapent sur des tambours tandis que les adolescents font la danse du lion. C’est rythmé et magnifique ! Je suis impressionnée. Les lions traversent tout l’établissement dans une cadence impressionnante ! C’est si bruyant que j’en ai mal aux oreilles.

Le soir, après un repas portugais et une dégustation de vins qui me laisse d’humeur joyeuse, nous allons visiter les casinos de la ville. Là, c’est le festival de la dorure et du kitsch. Les joueurs misent au poker, au backgammon et à d’autres jeux dont j’ignore tout. Nous remontons les allées. Les mises de base sont chères. 30 à 50 CHF pour une partie.

Nous passons d’un casino à l’autre. Au loin, des feux d’artifices éclatent dans le ciel. L’année du Lapin peut commencer !

21 janvier – Dépoussiérage

Dans notre immeuble, notre rue, tous s’agitent. On nettoie à grande eau, on vide les poubelles. On trie. On range.

En parallèle, on se fait les ongles, on se coupe les cheveux. On se fait beau.

Demain, c’est le Nouvel An Chinois. Et pour l’occasion, on ne pourra plus rien couper ou laver. Si la chance se posait sur un minon de poussière dans la maison, sur vos ongles ou vos cheveux, il ne faudrait pas la déloger.

C’est donc le grand ménage de printemps! La ville est belle, propre et fleurie. Et les gens sont contents. Lundi, mardi et mercredi seront fériés ! C’est la fête !

07 février – Le petit marchand de Jade

Au croisement d’une rue, sur une table de fortune, un papy tourne une bille sur une meuleuse pour en faire une perle. Il est concentré. A côté de lui, un petit appareil pour creuser la pierre est posé à côté d’un bol d’eau trouble.

Je m’approche pour observer. Il fabrique des bracelets, des porte-bonheurs, des bagues ou diverses décorations vert pâle ou roses. « C’est de la jade! », me dit il en pointant en souriant le matériau qu’il travaille.

Dans la culture chinoise, la Jade – qu’on appelle 玉 (yù) – a en effet son importance. Elle symbolise la pureté et la longévité… et elle est utilisée partout. Chaque bijouterie aura son petit étal vert dans un coin, aux côtés des bijoux en or vif. C’est très beau et massif et le vert se décline en plusieurs teintes, du vert-eau pâle au vert vif électrique !

Le petit monsieur me sort un moulin à vent, qu’il a réalisé pour le Nouvel An Chinois. « Ca porte-bonheur ! », me dit-il.

L’objet est ciselé, magnifique… Je l’achète et je repars, rassurée ! L’année du Tigre ne peut donc que bien se passer !

01 février – Gung hei fat choy

Gung hei fat choi ! San tai gin hong ! Long ma dzin saan ! Bonne année à tous ! Aujourd’hui, nous entrons dans l’année du Tigre d’eau ! Pour l’occasion, tout est fermé ! Les familles se retrouvent et dégustent de délicieuses spécialités.

Quand mon amie Samantha a appris que je n’avais pas de lo bak go – ce gâteau au radis emblématique du Nouvel An – pour passer le cap, elle sauté dans le métro pour venir m’en apporter. Dans une petite boîte, elle y avait glissé un morceau de lo bak go, un morceau de woo tau go – un cake au taro… et un morceau de yum cake, un gâteau malaisien aux crevettes ! « Comme ça, tu pourras tout goûter! m’a t’elle dit. »

Ce matin, pour le petit déjeuner, je prépare donc ces friandises sensées m’apporter prospérité et bonheur pour cette nouvelle année !

Ces gâteaux préalablement cuits vapeur doivent être légèrement frits avant d’être mangés ! Pour la version sucrée, il faut la tremper dans de l’oeuf avant de la cuire à la poêle !

J’ai trouvé cela tellement adorable ! Et d’une bienveillance extrême envers l’étrangère que je suis !

Je ne sais pas si ces gâteaux m’apporteront la prospérité mais j’espère que je n’oublierai jamais ce geste… et que moi aussi je pourrai un jour offrir un gâteau traditionnel à un étranger dans mon pays pour qu’il fasse de nos fêtes les siennes !

Miam !

27 janvier – Sortez vos lai see !

Le Nouvel An chinois approche. Et il est donc temps de préparer nos petits lai see !

Pour rappel, les lai see, ce sont ces jolies enveloppes rouges que l’on distribue traditionnellement lors du Nouvel An chinois, dans lesquelles on glisse quelques billets.

Et tout est très codifié : les plus âgés en donnent aux plus jeunes, les mariés aux célibataires, les parents donnent aux enfants, parfois les patrons à leurs employés… ou on peut en donner à ceux qui nous rendent des services comme aux gardiens de l’immeuble, à une femme de ménage ou à un vendeur que l’on voit régulièrement.

La somme distribuée répond également à des critères précis. Si on peut donner une petite somme à une connaissance que l’on voit régulièrement mais que l’on connaît peu, on se doit d’être plus généreux avec les proches ou les personnes avec qui on travaille ou que l’on voit quotidiennement.

Pour l’anecdote, depuis que mon ami Ian s’est marié, il se terre à la maison pendant Chinese New Year ! « Ca coûte trop cher d’aller aux fêtes de famille, m’a t’il dit, outré. Tous mes cousins sont célibataires… ». C’est une technique…

Bref, lorsqu’on donne le lai see, on le fait à deux mains… en se courbant un peu… et on doit alors dire une des nombreuses formules pour souhaiter bonne année, telles que Gung Hay Fat Choi, San Tai Gin Hong, Long Ma Dzin San, etc.

Pour véritablement respecter l’étiquette, il faudrait même donner des billets neufs… mais là, pour le coup, c’est compliqué ! Il faut les commander en avance à la banque et comme je ne l’ai pas fait, eh bien c’est trop tard. Tant pis, je faillirai à l’étiquette totale cette année !