11 octobre – La course du dragon roi

Dimanche, au hasard de nos pérégrinations, nous arrivons sur la jetée de Shau Kei Wan. Une foule est agglutinée contre les barrières et une femme parle dans un micro. Son discours est entrecoupé de chansons traditionnelles chinoises. Il s’agit du Dragon King Dragon Boat Competition.

Pour l’occasion, des dizaines d’équipes s’affrontent sur des pirogues très fines, mesurant environ 15 mètres de long et construites à base de bambou. L’avant du bateau est orné d’une tête de dragon.

Sur chaque embarcation, un homme tape sur un tambour à l’avant. Il donne le rythme tandis que les rameurs plongent leurs pagaies dans l’eau à toute vitesse. A l’arrière, un homme s’occupe d’orienter le bateau avec une grande pagaie.

Quatre à quatre les équipes se font face. A coté de moi, un papy enthousiaste me donne quelques explications techniques.

Entre le bruit des tambours, des sifflets, des cris, je suis transportée et j’observe tous ces sportifs et sportives se démener sur les eaux du port avec des jonques en arrière fond.

10 octobre – Île déserte

Avec deux copines, nous partons explorer une île déserte. L’excursion est mythique et nous prend du temps… nous nous rendons jusqu’à Cheung Chau, puis là je négocie avec le propriétaire d’un sampang pour qu’il nous y dépose et vienne nous rechercher à la fin de la journée ! Le batelier ne parlant pas un mot d’anglais, je sors mon meilleur cantonais… et je gesticule en parallèle avec les mains. Pour valider le tout, je lui montre ce que je veux et j’écris en chinois sur mon téléphone avant de lui planter l’écran devant le nez. Il rit, dodeline de la tête mais je crois que c’est bon. Nous nous sommes compris. Il nous dépose donc sur l’île et viendra nous rechercher à 15h30.

Nous nous baladons, découvrons un ancien camp de réfugiés datant de la guerre du Vietnam, sillonnons les sentiers… entrons dans un temple, apercevons la mue d’un serpent (ce qui ne nous laisse pas vraiment tranquilles…) et finissons sur la plage la plus calme de Hong Kong, où de petits crabes courent de manière rigolote et adorable.

A trois heures trente, nous sommes prêts et attendons le bateau mais rien ne vient. Je ne m’inquiète pas. Mais à trois heures quarante cinq, je me dis que je vais quand même appeler le monsieur. Nous sommes un peu trop loin des côtes pour revenir à la nage… et même si j’ai tous les conseils de Mike Horn – ainsi qu’un couteau suisse – pour survivre sur une île déserte… je ne tiens pas particulièrement à passer la nuit ici. Je pense toujours au serpent… et je ne souhaite pas faire sa connaissance !

J’écris des messages au monsieur mais il ne réagit pas. Je l’appelle donc (et ça me stress beaucoup… téléphoner dans une langue étrangère est la chose la plus difficile au monde). Résultat : il rit au téléphone et je ne comprends rien. Je nous imagine déjà chercher des noix de cocos pour nous abreuver et frotter deux pierres pour faire un feu.

Finalement, il appelle une amie qui parle anglais pour s’occuper de la traduction… et tout s’éclaire ! Il a fait une sieste et s’est endormi trop profondément, nous oubliant en effet sur l’île. Il arrive ! Et comme il ne sait pas lire, tous mes WhatsApp consciencieusement écrits en chinois ainsi que les magnifiques démos que je lui ai faites avec mon téléphone n’ont servis à rien !

1h30 plus tard, le voilà ! Nous embarquons sur sa petite barque en nous sentons aussi vaillants que Robinson Crusoé !

08 octobre – Ferry

Il est 10h35. Nous attendons le ferry pour Cheung Chau. La foule se presse… passe les portiques. Debout derrière les grilles, un homme active un petit compteur pour savoir combien de passagers peuvent encore monter. Un autre homme maintient le pont abaissé.

En arrivant dans le bateau, celui-ci est rempli comme un œuf. Des familles sont assises et plaisantent. Des couples se pressent les uns contre les autres. Nous nous dirigeons donc vers l’étage supérieur mais un bouchon se forme dans les escaliers. Un homme attentif tient sa femme par le bras et le dos pour l’aider à monter les marches.

Nous nous glissons sur deux sièges. A mes côtés, un homme somnole. Il porte un masque vert assorti à son t-shirt. De l’autre côté, une femme avec une visière fait un jeu sur son téléphone. Une femme tousse, l’air gêné. Tousser est un geste peu apprécié depuis 2020. Derrière quelques enfants jouent, pressent leur nez contre la vitre pour apercevoir les îles et les vaguelettes qui s’écrasent contre la coque.

Cheung Chau, nous arrivons.

13 juin – un bol d’or frais

Je suis dans mon lit. Il est 6h du matin. Je viens d’ouvrir un œil. Le silence autour de moi est absolu. Seuls quelques oiseaux pépient. Des grenouilles croassent. La température est parfaite. C’est paradisiaque.

Soudain, une voix sort d’un micro… je n’entends pas clairement ce qu’elle raconte mais, par soubresauts, je sais qu’elle commente un événement sportif. « Le prochaaaain numéro est le 21 Dunqueeeerque… »

Eh oui. Ce weekend a lieu le Bol d’Or. Harry Potter n’est pas dans la place. C’est juste une régate qui se déroule en juin, chaque année, sur le lac Léman et pendant laquelle plus de 600 bateaux traversent le lac dans toute sa longueur, de Genève au Bouveret ! Selon le vent cela peut durer longtemps.

D’un coup, la brise matinale m’amène des applaudissements. Les passionnés sont matinaux…

28 mai – Retour avec le ferry

Le vendredi, j’ai la chance de ne travailler que l’après-midi. Après mon cours de cantonais à Jordan, je suis donc descendue à pied en direction de Tsim Sha Tsui pour rentrer chez moi et me mettre à bosser — je suis effectivement l’une des pionnières du work from home, puisque je travaille de mon salon depuis bientôt 3 ans !

Bref, pour regagner la maison, j’ai décidé de prendre le moyen de transport le plus emblématique de la ville : j’ai nommé le Star Ferry !

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