31 octobre – Hanoi versus Hong Kong

Même si ces deux villes d’Asie du Sud-est sont toutes proches géographiquement, Hong Kong et Hanoï ont pourtant leurs singularités propres. Voici ce que j’ai observé pendant mon séjour :

La géographie : alors qu’Hong Kong n’est que montagnes et vallées… Hanoï est toute plate. C’est par ailleurs très agréable pour se balader en ville. Mais les amateurs de randonnée devront s’éloigner de la ville pour trouver leur bonheur. Nous avons retrouvé nos hauteurs aimées vers Ninh Bin et Ha Long.

L’ambiance : Hanoï est si festive. J’ai trouvé que les gens riaient beaucoup. Ils avaient l’air plus détendus que les Hongkongais. Le weekend en particulier les gens profitent des extérieurs, chantent et dansent. Il y a des concerts partout et la musique vietnamienne offre une palette infiniment plus large que la musique hongkongaise se limitant essentiellement à la cantopop.

La nourriture : les deux endroits sont riches en gastronomie mais si différents. La cuisine vietnamienne est variée et parfumée. Elle n’est pas grasse ni épicée et propose de nombreux crudités (ce qui n’arrive jamais dans la gastronomie hongkongaise où tout est cuit…). La cuisine hongkongaise est moins forte en diverses saveurs. Concernant les emprunts à leurs anciens colons, le Vietnam est maître en préparation de baguettes croustillantes tandis que Hong Kong s’en tient aux toasts à l’anglaise.

L’air conditionné : A Hong Kong, les gens sont dingues d’air conditionné. Je ne comprends pas qu’on puisse à ce point vivre hors de son environnement météorologique naturel. A Hanoï, la plupart des endroits ont des ventilateurs au plafond et non la clim. On a pas besoin de pull pour rentrer dans des bâtiments. Alors certes, il fait plus chaud et on transpire mais c’est quand même meilleur pour l’environnement et pour la santé.

Les terrasses : les habitants de Hanoï étant moins effrayés par la chaleur, il y a des terrasses partout. Restos, cafés ou bar… tout se fait dehors et c’est pour moi un pur bonheur. A Hong Kong, rien de tout cela. Les quelques terrasses de la ville (qui se comptent sur les doigts d’une main) sont des lieux pour expatriés et touristes.

Les transports publics : Si à Hanoï, il y a bien des bus et un train, j’ai trouvé les possibilités en transports publics plutôt pauvres. Et le traffic est tel qu’il est difficile de se déplacer. Les transports publics hongkongais sont un vrai paradis sur terre… et la voiture est complètement inutile.

La pollution : D’après le site IQ Air, Hanoi serait 4 fois plus polluée que Hong Kong selon les moyennes annuelles. Et je peux le confirmer. Si je souffre en janvier à Hong Kong avec l’approche du Nouvel An Chinois, je n’ai jamais eu de telles sensations de crasse et d’étouffement. Mais c’est évident. Hanoï abrite 7 millions de scooters qui sillonnent quotidiennement les rues. Il est donc évident que ça puisse avoir des conséquences.

Les horaires : Hong Kong n’est pas une ville de lève-tôts. Promenez-vous à 7h du mat dans les ruelles, et vous aurez l’impression qu’il est à peine 4h du matin. A Hanoï, c’est différent… les gens sont dehors dès les premières lueurs de l’aube (et de nombreux papis boivent d’ailleurs de la bière alors qu’il n’est pas passé 9h… ça m’a bien surpris).

Les vélos : à Hong Kong, les vélos sont inexistants. A Hanoï, ce sont les piliers essentiels du transports en tout genre.

Les trottoirs : à Hong Kong, les trottoirs ont beau être envahis de gens, ils restent des trottoirs pour marcher. A Hanoï, les trottoirs sont multi-fonctions. Ils permettent de stocker des choses, de s’y reposer. Ce sont des extensions aux restaurants et aux maisons. Ce sont des garages, des parkings, des lieux de stockage… de joyeux fourre-tout. Mais les Hanoïens sont donc des maîtres en slalom géant.

En revenant à Hong Kong, pour la première fois, je me suis dit : mais c’est si large, si aéré ! C’est fou…

Bref. Deux villes, deux ambiances… J’ai adoré ces vacances, ce pays et cette jolie ville du Nord et je repars requinquée pour la suite de cette année!

30 octobre – Dernier jour à Hanoi

Samedi, je me réveille le vague à l’âme. C’est notre dernier jour à Hanoi. Pour ne pas nous laisser abattre, c’est l’occasion de cocher ce qu’il reste sur notre liste…

Après le petit-déjeuner, nous nous perdons dans les vieux quartiers. Comme à Hong Kong, les rues sont organisées par métiers. Il y a la rue des vendeurs de cuir, ceux des épiciers, ceux des pharmaciens, etc.

Nous nous dirigeons vers un café que m’a recommandé une bloggeuse ayant vécu 4 ans à Hanoi. Le lieu est au-delà de mes espérances. Le café est super mignon, au 1er étage d’une maison et se nomme le Loading T Café ! J’y goûte le fameux Egg Coffee, une spécialité préparée avec des jaunes d’oeufs battus, du sucre, du lait condensé et du café… et c’est délicieux ! Ca a la texture et le goût d’une crème caramel mêlée à un tiramisu. Je suis absolument conquise.

Ensuite, nous marchons tranquillement jusqu’à l’ancienne citadelle. C’est un lieu qui mérite d’être visité et qui porte toute la riche histoire du Vietnam, puisqu’il comprend une citadelle construite au 7e siècle par la dynastie des Tran… qu’il a été repris à la fin du 19e par les Français lors de leur arrivée sur le territoire. Là malheureusement, un grand nombre de monuments ont été détruits… Qu’il fut habité pendant plusieurs décennies par les colons avant d’être repris par les Viet Minh lors du combat contre les Américains.

On s’y promène. La visite est déroutante puisqu’on saute sans cesse d’une époque à l’autre… mais c’est vraiment intéressant !

A midi, car oui nous sommes des estomacs sur pattes (et nous assumons), nous dégustons de délicieuses petites crêpes froides, farcies aux vermicelles…

Une fois repus, nous partons à la conquête des divers quartiers de la cité. Hanoi est une ville d’ambiance et s’y promener au hasard est un vrai plaisir. Nous terminons notre périple au bord du lac Hoan Kiem où des mannequins s’exercent pour un défilé. Depuis une terrasse en hauteur, nous passons bien 45 minutes à les regarder. La température est parfaite et la bière est fraîche.

Puis, il faut repasser à l’hôtel. Nous repartons demain et nous devons aller remplir notre déclaration form et faire notre test RAT pour pouvoir embarquer et rentrer à la maison…

Le soir, nous mangeons dans un restaurant incroyable : le Luk Lak. On y goûte des plats du Nord du Vietnam… de Sapa pour être précise et je suis à nouveau complètement conquise par la cuisine locale. La gastronomie vietnamienne m’aura vraiment surprise. C’est parfumé, épicé mais pas trop. Chaque plat est différent. Ça contient énormément de produits frais. Cela rejoint mon top 5 des meilleures gastronomies asiatiques voire même mondiales !

Et pour terminer la soirée, nous retournons dans la zone piétonne. Les gens dansent, chantent, jouent sur le trottoir. J’aime cet esprit festif mais aussi cette manière de profiter des espaces extérieurs… chose que les Hongkongais ne font pas du tout. Je suis un peu triste de me dire que les vacances sont terminées. Mais j’ai passé une semaine sublime.

Merci le Vietnam et merci les Vietnamiens pour votre accueil digne des meilleurs endroits.

29 octobre – La rue du train, les librairies et des marionnettes

Nous partons en vadrouille dès 9h avec un premier objectif : celui d’atteindre le pont Long Biên, qui surplombe le fleuve Rouge. C’est une structure métallique très esthétique de 1682 mètres de long et achevée de construire en 1902, qui me fait penser à la Tour Eiffel couchée. En son centre, il ya les voies du train… et sur les côtés : deux voies où se faufilent des centaines de scooters.

Initiallement, nous espérions le traverser mais un grand panneau « Interdit aux piétons » nous barre la route. De plus, le « trottoir » sur les côtés est bourré de trous et vu la propension des scooters à faire n’importe quoi, je ne suis pas convaincue. Nous rebroussons chemin et suivons les voies du train en sens inverse. Certaines parties sont surélevées et en-dessous, des dizaines de petits commerces s’en donnent à cœur joie. Nous traversons un marché très similaire à ceux de Hong Kong, à une exception près : les vendeurs de viande coupent leurs morceaux avec une délicatesse remarquable. A Hong Kong, tout passe dans le hachoir tandis qu’ici, c’est différent… et le cartilage n’est pas compris avec les achats !

Plus loin, nous voyons la fameuse « rue du train ». Un tronçon de voie ferroviaire traverse un quartier : à gauche et à droite, des habitations et entre les 5 mètres qui séparent les maisons, des rails. Juste de quoi laisser passer la locomotive et les wagons… Quand un train arrive, il faut se plaquer contre les parois.

Si autrefois, c’était un haut lieu du tourisme, c’est désormais interdit d’accès aux non-résidents. Et je comprends. Entre le bruit du train et les allers et venues des touristes, cela devait être insupportable ! Nous y jetons donc un œil de loin avant de continuer notre périple. Nous nous arrêtons dans une boulangerie. Le pain vietnamien est aussi croustillant que celui des Français… mais plus aérien. J’en abuse mais tant pis.

Puis, nous nous mettons en chasse d’une librairie. Lors de chaque voyage, je ramène toujours un livre de cuisine… Mais ce n’est pas facile de trouver une boutique ouverte. Et celles qui le sont ne proposent souvent que des livres en vietnamien. Dans l’une, le libraire dort sur un lit de camp qu’il a installé au centre de ses rayonnages. Je n’ose pas le réveiller. Puis, je trouve mon bonheur dans un grand magasin où la moitié des livres gondolent avec l’humidité. Mais j’ai trouvé et je pourrai désormais préparer de chez moi toutes les bonnes choses découvertes cette semaine !

Vers la fin d’après-midi, nous nous rendons alors au théâtre afin de voir un spectacle de marionnettes traditionnel sur l’eau. Je prends un audioguide qui s’averera inutile et même dérangeant pour la suite puisqu’il me déconcentrera rapidement. Je ne le garderai que pendant 5 minutes.

Le spectacle qui mêle musique et chants traditionnels et scènes diverses me ravit. C’est juste magique, drôle et poétique ! Une expérience à ne manquer sous aucun prétexte.

Puis, le soir, nous profitons à nouveau du Vieux Quartier devenant piéton uniquement… ses chanteurs de rue et sa décontraction ! Passer tant de temps dehors, sur des terrasses, est un régal… et je ne me rejouis pas de retrouver la climatisation et les salles fermées de Hong Kong !

28 octobre – Ninh Bin ou la Ha Long terrestre

Ce matin, nous décollons vers huit heures pour nous rendre à Ninh Bin avec un guide et quelques touristes singapouriens, américains et néo-zélandais.

Le tour a un avantage : nous permettre en une journée et sans prise de tête concernant les transports de visiter à la fois Hoa Lu, l’ancienne capitale du Vietnam, le parc de Trang An aussi surnommé Ha Long terrestre… et de pouvoir grimper sur une montagne.

Sur le chemin, nous traversons une ville vivant sur l’industrie du béton. Le propriétaire de l’usine du coin semble avoir fait fortune puisqu’il a érigé en pleine campagne une reproduction de la basilique Saint Pierre de Rome en guise de maison. Pour ses deux fils, deux autres « monuments italiens » sont bâtis dans la rue parallèle. Si j’adore l’architecture italienne, le résultat me laisse perplexe… et je n’ose pas imaginer l’intérieur de la maison. Mais chacun ses goûts, n’est ce pas ?

Quelques minutes plus tard, nous arrivons à Hoa Lu, où pour l’occasion… le style colle mieux au paysage qui nous entoure. Entre 968 et 1010, Hoa Lu fut la capitale de trois dynasties du Vietnam, avant d’être déplacée en 1010, à Hanoï. Lors du transfert, ils détruisirent les monuments… ne vous attendez donc pas à un complexe historique dingue. Mais sur l’emplacement, le roi fit construire plus tard de nombreux temples et pagodes. Et c’est ce que nous avons visité aujourd’hui.

Après avoir déambulé un peu trop rapidement pour moi dans les lieux… mais il faut bien suivre le groupe… nous empruntons des vélos pour faire un tour entre les pics karstiques propres à la région. Pour l’occasion, je me laisse convaincre par le côté pratique des chapeaux traditionnels vietnamiens et j’en porte un sur la tête. Mais soudain, un coup de vent fait basculer mon couvre-chef sur l’avant du visage. J’ai donc le chapeau vietnamien plaqué sur mes yeux et je ne vois plus rien, alors que je suis en descente et que mes compétences en cyclisme ne sont pas à envier. Je m’arrête sans savoir où je suis en riant tellement que j’en lâche quelques larmes.

Après un repas plutôt décevant – la joie des tours – nous rejoignons le clou du spectacle : « la baie d’Halong terrestre », célèbre pour être le lieu du tournage du film Indochine. Le lieu est sublime… Reconnu comme patrimoine mondial par l’UNESCO, il comprend une forêt primaire préservée, une rivière, des grottes et des montagnes à couper le souffle.

Nous ramons pendant deux bonnes heures au milieu d’une nature préservée et apercevons un serpent d’eau, deux martins pêcheurs et un nombre incalculables de jolis canards roux.

Puis, nous terminons la journée avec l’ascension de la montagne du dragon à Tam Coc. De quoi m’inspirer une nouvelle histoire…

A flanc de montagne, des sculptures de dragons sont posées. De petites chèvres sautillent entre les rochers. C’est féerique. L’ascension prend environ 30 minutes. Rien de difficile… mais il fait si humide que je ne ressemble plus à rien en arrivant en haut (à l’instar des belles Vietnamiennes en robes traditionnelles qui grimpent la montagne sans une goutte de sueur…). Après cela… je bois un thé froid qui a exactement le goût du thé froid de la Migros (citron, s’il vous plaît….) et sur cette note positive, nous rentrons à Hanoi.

Honnêtement, l’excursion valait vraiment la peine, surtout pour la balade sur la rivière et la montagne du dragon. Même si, avec plus de temps, j’irais très certainement découvrir la région de manière plus spontanée.

27 octobre – Remontée vers Ba Dinh

Ce matin, Hanoi est polluée. Une couche grise est posée sur la ville et me prend à la gorge quand je sors. En bonne petite Hongkongaise, j’enfile donc mon masque. Comme j’ai mis du baume du Tigre sous mon nez juste avant, je manque de devenir aveugle.

Nous commençons alors notre périple et remontons vers le quartier de Ba Dinh, pour atteindre le lac de Hô Tây.

La ville s’éveille. Traverser la route est un vrai casse-tête. La circulation est si dense que tout se bloque. Camions, vélos transportant toute sorte de bazar, scooters par centaines… Des vendeurs nous alpaguent pour nous proposer toutes sortes de produits, mais toujours en douceur.

Les trottoirs ne servent à rien. Ils sont utilisés comme ateliers, terrasses, parking, zone de stockage et nous devons marcher sur la route en permanence. Hong Kong nous semble bien calme et ordonnée à côté.

Dans un parc, une dizaine d’hommes est assise. Six cages abritent des coqs minces et déplumés. Un homme saisit un volatile et le caresse en le rapprochant de ses congénères pour l’entraîner pour le combat. Nous nous arrêtons quelques instants avant de nous remettre en route. Puis, après un moment, nous rejoignons le lac. Il est sale. Pourtant, des pêcheurs tentent leur chance.

Nous bifurquons… c’est la sortie des écoles et les vendeurs ambulants se sont postés là proposant des barbes à papa, des fruits, des beignets et d’autres délices aux écoliers affamés. Au loin, se trouve le Mausolée Hô Chi Minh ainsi que le siège du parti communiste vietnamien. On passe les contrôles de sécurité mais le mausolée est fermé. L’air est si lourd de particules que nous abrégeons la balade pour aller nous asseoir dans un petit restaurant que nous a recommandé la réceptionniste de notre hôtel. Les serveurs nous amènent de grandes panières de bahn xéo, de sortes de pancakes parfumés vietnamiens. Un pur délice. Puis, nous revenons vers le centre. J’ai l’impression d’être recouverte de poussière.

Le soir venu, nous explorons les ruelles. Les gens mangent à même la rue sur de petits tabourets en plastique en prenant leur temps. Un gardien est assis sur un immense amplificateur et écoute de la techno à plein volume. Les commerçants tâchent d’attirer les clients en les hélant.

En rentrant, de notre chambre, nous entendons le bruit des klaxons et Whitney Houston qui chante au loin. Hanoi ne semble jamais se reposer.