12 décembre – Ça tousse

Voilà quelques jours que je me balade en train. Au sein de ceux-ci, ça crache, ça tousse, ca renifle. C’est l’hiver et les petits virus hivernaux ont fait leur apparition.

Toutefois, malgré les trois ans de Covid, personne ne porte le masque pour protéger les autres. Et on me jette des regards en coin avec mon masque dans les transports (perso, je n’y renoncerai pas… ca réchauffe le nez de fou!).

Bref, comme quoi, ce n’est vraiment pas rentré dans les mœurs comme ça l’a été à Hong Kong après le SARS… tant que ce n’est pas le Covid, il n’est pas nécessaire d’éviter aux autres de chopper nos virus.

C’est assez révélateur des différences culturelles entre l’Asie qui a une mentalité plus communautaire et l’Europe où nous sommes plus individualistes.

08 décembre – Affaires d’hiver

Je prépare ma valise. Il est temps de ressortir les manteaux, les gros pulls, le bonnet et les chaussures en cuir. Cela fait depuis 2019 qu’ils dorment au fond de l’armoire.

Le manteau est lourd. J’avais oublié. Une couche de poussière s’est posée sur la laine. Les chaussures sont si difficiles à enfiler… et les pulls blancs ont jauni, roulés en boule derrière les vêtements d’été.

07 décembre – Adolescence

Une mère demande un service à sa fille. Elles parlent cantonais. Pianotant sur son téléphone, la maman ne semble pas à l’aise avec les nouvelles technologies et cherche désespérément quelque chose.

L’adolescente a encore ses rondeurs enfantines. Ses cheveux décolorés retombent devant son visage. Elle regarde sa mère en faisant claquer sa langue. Puis, elle lève les yeux au ciel et lui répond avec un ton ne laissant aucun doute quant à son degré de patience face à sa génitrice.

Sa maman s’emporte. L’adolescente tourne les talons et s’éloigne en secouant la tête.

Peu importe sa génération, ses origines ou le lieu où l’on habite, il y a des étapes de vie qui restent universelles.

02 décembre – La Famille de partout

Quand on vit à l’étranger… lorsqu’on se retrouve loin de tout, isolé de son cercle social… et d’autant plus en temps de pandémie, les amis deviennent si proches qu’ils deviennent la famille. On les adopte. Tout simplement.

C’est avec eux qu’on a passé les derniers Noël. C’est eux que l’on appelle quand on a besoin d’aide, qu’on a besoin d’un tournevis ou d’un moule à gâteaux. C’est eux qui viennent chez nous les dimanches avec le petit déjeuner. Ceux qui nous dépannent lorsqu’on est en quarantaine. Avec qui on se fait des virées et des staycations. Qui nous font des surprises le matin de notre anniversaire. C’est aussi avec eux que l’on se rend au café pour se raconter le dernier potin.

Alors quand ils partent, on se sent déboussolés. Si on ne les perd pas, car l’on sait que l’on se reverra, Hong Kong ne sera toutefois plus jamais la même sans leur présence. Chaque ruelle, chaque quartier nous rappellera qu’ils étaient là. Qu’ils ont rendus notre vie plus belle… et que sans eux, il nous manquera toujours quelque chose…

Je dédie donc cet article à tous ceux qui sont partis et qui se reconnaîtront. Merci d’avoir rendu ma vie ici plus douce. I miss you already.

30 novembre – La Gentillesse

Je rentre à la maison, les bras chargés de sacs en tous genres. Soudain, une femme me tape sur l’épaule. Elle est jeune, a un air doux.

– Votre lacet est défait.

Je baisse les yeux. Elle a raison. Je déplace un sac sur une hanche mais je galère un peu. Et là, sans rien me demander, elle saisit un de mes paquets.

– Prenez votre temps, me dit elle.

Je rattache ma chaussure, récupère mes affaires et elle file, sans que j’aie même le temps de la remercier. Je la regarde s’éloigner avec sa robe rouge et ses longs cheveux noirs qui caracolent sur sa nuque.

Je crois que j’ai rencontré la Gentillesse.