15 décembre – L’accueil

Je suis dans une ruelle à Yverdon. Il est 7h du matin. Je cherche une adresse. Là, une femme s’arrête.

– Vous avez besoin d’aide? Do you need help ?

Depuis que j’arrive, les petites attentions se succèdent. Petites phrases gentilles, propositions d’aide pour porter mon sac, indication de chemin, sourires et discussions plaisantes.

Il n’y a pas à tergiverser. Les Suisses sont adorables et ça fait chaud au cœur !

12 décembre – Ça tousse

Voilà quelques jours que je me balade en train. Au sein de ceux-ci, ça crache, ça tousse, ca renifle. C’est l’hiver et les petits virus hivernaux ont fait leur apparition.

Toutefois, malgré les trois ans de Covid, personne ne porte le masque pour protéger les autres. Et on me jette des regards en coin avec mon masque dans les transports (perso, je n’y renoncerai pas… ca réchauffe le nez de fou!).

Bref, comme quoi, ce n’est vraiment pas rentré dans les mœurs comme ça l’a été à Hong Kong après le SARS… tant que ce n’est pas le Covid, il n’est pas nécessaire d’éviter aux autres de chopper nos virus.

C’est assez révélateur des différences culturelles entre l’Asie qui a une mentalité plus communautaire et l’Europe où nous sommes plus individualistes.

08 décembre – Affaires d’hiver

Je prépare ma valise. Il est temps de ressortir les manteaux, les gros pulls, le bonnet et les chaussures en cuir. Cela fait depuis 2019 qu’ils dorment au fond de l’armoire.

Le manteau est lourd. J’avais oublié. Une couche de poussière s’est posée sur la laine. Les chaussures sont si difficiles à enfiler… et les pulls blancs ont jauni, roulés en boule derrière les vêtements d’été.

12 octobre – Une boulangerie suisse

En me baladant en tram dans le quartier de North Point, j’aperçois un magasin arborant fièrement le signe de « boulangerie suisse ». Mon coeur ne fait qu’un bond et mes papilles se mettent à saliver en pensant au pain tessinois, aux croissants de Sils, au pain aux graines ou aux délicieuses tresses.

Ni une ni deux, je descends précipitamment du deck supérieur pour sortir au prochain arrêt. Je passe ma carte sur le lecteur… le véhicule s’arrête et je me précipite à l’extérieur.

Quand je pousse les portes de la boulangerie, je ferme les yeux pour humer la bonne odeur. Mais… rien. Je les réouvre et là, la déception est à la hauteur de ma passion pour une bonne tartine de Cenovis. Devant moi : des pineapple buns, des coconut bun, des pains mous et farcis représentatifs de la cuisine hongkongaise.

La passion des Hongkongais pour coller le mot « suisse » à des choses qui n’ont rien à voir avec notre pays a encore frappé !

30 septembre – Siu Leuih Fong

Je suis dans un petit café près de To Kwa Wan et je commande à mon habitude en cantonais. Les serveurs s’interrogent… d’où est ce que je viens ? Quand je réponds que je suis Suisse, ils sautent au plafond !

– Lei yauh mouh heuih gwo Siu Leuih Fong ? , me demandent ils, enthousiastes.

Cela signifie : Es tu déjà allée au Pic de la Petite Femme?

C’est ainsi que j’apprends que même notre Jungfrau (qui n’a pas de nom français) a un nom en cantonais : 少女峰 !

[Pour mes lecteurs non suisses, la Jungfrau est une montagne se situant dans les Alpes bernoises et dont le sommet atteint 4’158 mètres d’altitude… c’est sublime si vous avez l’occasion d’y aller!]