Lundi, 12h15. Nous entrons dans le Y Theatre où nous jouerons notre comédie musicale en mai. La pièce, Mer Calme, est inédite, composée par Nasthasia Faure et mêlera théâtre, chants et danse.
Quand je vois la salle, je retiens un petit cri. C’est beau. C’est beau et c’est immense. Un balcon surplombe la salle. Plus de 500 sièges en tissu bleu.
Les coulisses sont un dédale de couloirs. Dans les loges, les fameuses petites lampes qui surplombent les miroirs. Et des photos en noir et blanc de célébrités.
Je me faufile pour une séance de travail dans le café Kubrick. Le lieu est calme et spacieux, chose rare en ville. Niché entre le marché au fruits de Yau Ma Tei et la vibrante Shanghaï street, le lieu surprend par son contraste avec l’extérieur.
D’un côté, la librairie avec ses livres en chinois et en anglais. De l’autre, une section dédiée à la musique. Et le long des murs, le café servant boissons, gâteaux et plats divers. Les clients flânent… prennent leur temps. C’est également une chose rare en ville.
Je m’installe sur de longues tables en bois. Une exposition de photo est accrochée au mur. L’ambiance est calme et studieuse et je m’y sens bien.
C’est un lieu à absolument visiter. Une petite parenthèse au cœur de ma Kowloon adorée ! Et l’un de mes lieux de prédilection en ville…
En face de chez nous, se dresse fièrement le temple Sikh avec son toit en boutons blancs et ses gravures qui s’illuminent le soir. Le bâtiment est superbe et j’aime m’arrêter pour le regarder.
Ce matin, il est en fête. Sur ses flancs, une foule en liesse portant des parapluies colorés, des vêtements qui scintillent et chantant sur une musique entêtante. A l’arrière du cortège, des hommes tapent sur des tambours et quelques élus portent une grande toile blanche.
Je cherche sur Internet – quelle invention merveilleuse, ceci dit. Dans deux jours, ce sera l’anniversaire de Guru Nanak Dev Ji Gurpurab, le fondateur du Sikhisme… et 48 heures avant sa célébration commence l’Akhand Path, une récitation ininterrompue du livre saint des Sikhs, de son début jusqu’à la fin… ce qui prend normalement 48 heures sans interruption !
Hier soir, mon amie hongkongaise Stéphanie m’a emmené voir le film Anita, sur la vie de la chanteuse et actrice Anita Mui, la Madonna hongkongaise ! Et ce film m’a permis une expérience très spéciale : celui de pleurer à l’unisson avec un public hongkongais très ému.
Le film retraçait la vie de l’artiste Anita Mui. Plongée dès son plus jeune âge dans le monde de la musique, c’est à 18 ans qu’elle devient célèbre en gagnant un concours télévisé. Elle devient alors une grande star et se produit sur scène avec des costumes incroyables ! En parallèle, elle tourne plusieurs films et gagne plusieurs prix… Nous suivons donc sa vie, jusqu’à sa mort précoce… et retraversons en parallèle les grands événements de l’histoire de Hong Kong comme la rétrocession en 1997 ou le SARS en 2003.
Le film était très touchant et même sans connaître la chanteuse au préalable je me suis laissée emporter.
A la fin, toute la salle pleurait à chaudes larmes, à grands coups de reniflements et de sanglots sonores. Moi aussi, du coup, j’ai suivi le mouvement et j’ai pleuré cette chanteuse que je n’ai pas connue !