03 mars – Ca, c’était l’angoisse…

Lors de l’annonce concernant la suspension du port du masque obligatoire à Hong Kong, j’ai reçu de nombreux messages de mes amis en Europe.

« Je suis contente pour vous. L’angoisse est terminée! » ; « Vous avez porté des masques pendant trois ans? Mais ça a dû être l’horreur… », etc.

Je vais donc tâcher de les rassurer. Oui, les masques étaient contraignants. Oui, je n’ai pas trouvé ça très agréable de devoir les porter en permanence… mais non, ce n’était pas l’angoisse ou l’horreur. D’ailleurs, c’est le quotidien du personnel soignant qui continue d’en porter au quotidien.

Ce qui a été l’angoisse ou l’horreur, ces trois dernières années, ça a été les quarantaines. La peur que quelque chose arrive à sa famille et qu’on ne puisse pas rentrer à cause des flight ban et des pénuries d’hôtels de quarantaine. La peur d’être cas contact et d’être envoyé à Penny Bay. Ou pire d’y envoyer ses élèves… Le fait de devoir se cacher quand on avait le Covid, en espérant qu’on n’ait aucun problème… Le boom de mars 2022 avec les hôpitaux pleins. Le sac « au cas où » qui a traîné longtemps dans l’appartement… au cas où on viendrait nous chercher.

Les masques par contre, non. Ca n’était pas l’horreur, même si je suis contente de désormais avoir le choix d’en mettre ou non.

02 mars – Les sourires

Je sors de mon appartement. Nous sommes mercredi et depuis aujourd’hui les masques ne sont plus obligatoires. Je me sens un peu stressée et j’ai surtout le sentiment d’être une grande délinquante.

Je monte dans l’ascenseur. Ouf, il n’y a personne. Soudain, celui-ci s’arrête au 20ème étage. Mon pouls s’accélère. Est ce que j’ai vraiment le droit de me balader sans masque ?

Les portes s’ouvrent et une femme y entre. Elle n’a pas de masque non plus. En nous regardant, on ne peut s’empêcher de nous sourire. Deux sourires éclatants. Jusqu’aux oreilles. On reste silencieuses quelques secondes, prises par ce sourire qui nous monte des entrailles et soudain, on éclate de rire !

– Ca fait du bien de se voir vraiment, hein? me dit-elle. Mon neveu a trois ans. Il n’a jamais vu personne hors sa famille sourire.

La joie se répand dans l’ascenseur. 2023 sera l’année des sourires retrouvés !

PS : joyeux anniversaire à mon super papa qui lira ce message à son réveil !

27 février- Au croisement entre la Suisse et Hong Kong

Jeudi prochain, j’aurai l’immense honneur de pouvoir représenter le collectif AJAR à Hong Kong en lançant notre projet « The shining heart », qui permettra de lier la littérature hongkongaise et suisse.

Pour ce faire, et avec l’aide d’auteurs exceptionnels tels que Wong Yi, Lawrence Pun, Dorothy Tse et bien d’autres, nous mêlerons nos imaginations et créerons un roman polyphonique à plusieurs mains.

Pour en savoir plus, retrouvez moi jeudi soir 02 mars à 19h30 à l’Alliance française de Jordan : https://www.afhongkong.org/community/event-rsvp/?event_id=737

Événement en français, anglais, cantonais. Inscription sur le site l’AF de Jordan et organisé dans le cadre du Festival de la Francophonie !

20 février – Dauphins roses

Dimanche, nous rejoignons un groupe près de Tsim Sha Tsui. Il s’agit de l’association HK Dolphin Watch qui sensibilise les gens aux menaces que vivent les dauphins roses à Hong Kong. Régulièrement, ils organisent donc des sorties en mer pour s’en approcher… en douceur et en respectant au maximum leur environnement.

Ensemble, nous rejoignons donc Tai O et embarquons à bord d’un bateau. Nous fendons les flots et au bout d’une trentaine de minutes, nous nous arrêtons au milieu de rien. C’est là que la magie opère : un groupe de dauphins roses sautent devant nos yeux ébahis. C’est si beau que j’en ai presque les larmes aux yeux.

Le groupe nage, chasse. Vient reprendre de l’air à quelques mètres du bateau. On aperçoit leurs petits yeux et nous sommes muets devant tant de beauté.

Mais derrière ces mammifères qui semblent insouciants se cache une autre réalité. Les dauphins roses (qui sont en réalité blancs… mais se colorent de rose quand ils s’activent comme mes joues deviennent rouges quand je fais un sprint) vivent dans un habitat très spécial : au croisement de la rivière des Perles et de la mer. Les dauphins roses ont besoin de vivre dans une eau semi-salée.

Sur la côte ouest de l’estuaire de la rivière des Perles, dans les eaux de Hong Kong, les dauphins préfèrent rester près du rivage. Ils vivent donc au nord de Lantau près de Castle Peak, Lung Kwu Chau et le parc marin de Sha Chau, Chek Lap Kok et Tai O. On les trouve également dans les eaux au sud de Lantau, y compris Fan Lau et les îles Soko. 

Mais à cause de la pollution, des land reclamation et du traffic maritime, au cours des dernières années, il y a eu une diminution inquiétante du nombre de jeunes dauphins aperçus dans les eaux de Hong Kong. 

Il convient donc de les protéger ! Si vous vivez ou voyagez à Hong Kong évitez donc absolument les bateaux touristiques vous proposant d’aller les voir à petits prix. En général, ils les stressent en les poursuivant sans éthique. Préférez donc les associations telles que HK Dolphin Watch qui veillent sur eux. Et donnez aux associations telles que pe WWF si vous en avez les moyens. Il nous faut protéger ces créatures qu’on a persécutées sous l’excuse du « progrès »!