15 avril – Carmen à Hong Kong

Ceux qui me connaissent savent que depuis plusieurs mois, je coache des chanteuses d’opéra classiques en français, italien et parfois allemand pour les œuvres qu’elles doivent chanter.

Si certaines séances prennent la forme de cours traditionnels, nombre d’entre elles sont axées selon les besoins de leurs spectacles à venir.

J’ai par exemple enseigné à l’une de mes élèves tout le vocabulaire du théâtre en italien (la scène, les coulisses, le décor, le metteur en scène, etc.) pour une tournée qu’elle devait faire à Bari avant le Covid… ou je l’ai encore aidée à traduire le texte de certaines œuvres.

Là, depuis quelques semaines, j’accompagne une mezzo-soprano malaisienne dans l’apprentissage des chansons de Carmen… et surtout, je l’aide à les prononcer correctement. Comment dit-on tel mot… où faut-il faire la liaison… quelles lettres faut-il prononcer et quelles lettres sont muettes? Le français est difficile. Pourquoi dit-on : donc en prononçant le c à la fin, mais dans le dont, le t est muet ? Pourquoi ne fait-on pas la liaison entre deux consonnes, mais quand on dit : les habitants, on le fait ? Pourquoi le s de désir se prononce comme un z et pas le s de masque ?

Lors de plusieurs séances, j’ai donc eu mon concert privé… et je sais désormais nombre de chansons de Carmen par cœur — que, pour la joie et le bonheur de Nicolas — je fredonne partout.

Aujourd’hui, je suis donc invitée à la représentation de Carmen et j’ai le plaisir de voir mon élève sur scène.

Je suis plus qu’heureuse. Cela fait quasiment deux ans que je ne suis pas allée dans un véritable théâtre et l’émotion que je ressens en y remettant les pieds est vraiment forte. Je ne m’y attendais pas. Ca m’avait immensément manqué.

Concernant le spectacle, le résultat est stupéfiant et je suis impressionnée par tant de travail. Chanter dans une langue étrangère est un sacré défi. J’ai déjà du mal à me souvenir de la chanson Joyeux anniversaire en cantonais, alors qu’elle ne fait que quelques lignes…

Quand j’observe Samantha qui se rappelle de dizaines de textes sans hésiter et qu’elle interprète presqu’à la perfection, en prononçant les mots quasiment comme une native, je ne suis que bouche bée. Ce n’est pas seulement une artiste… mais c’est un bourreau de travail et je ne peux que l’applaudir avec respect.

Le spectacle en lui-même est magnifique avec de sublimes décors, des costumes fantastiques et le clou du spectacle : un narrateur qui résume la pièce en cantonais qui est à mourir de rire ! Franchement un superbe moment !

6 réflexions au sujet de « 15 avril – Carmen à Hong Kong »

    • Haha on ne mélange pas les langues pendant les séances. Si on fait de l’italien, on ne parle pas français… sinon mon cerveau explose !
      Mais oui c’est génial et elles sont trop sympas et passionnantes ! J’ai de la chance.

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  1. C’est un super job, essentiel aux oreilles des mélomanes, aussi : un chanteur ou une chanteuse qui n’articule pas n’émeut pas autant que quand on saisit toute la musique de la langue derrière celle de la partition… (juste un petit détail technique : quand on cause opéra, on parle d’airs, pas de chansons, je te demande pardon pour cette leçon de vocabulaire pontifiante)

    Aimé par 1 personne

    • Haha! Merci! En fait, je voulais écrire sans faire trop de répétitions ce qui explique mon vocabulaire profane ;-)!
      Mais oui, j’avoue que certains partenaires de mon élèves chantaient « en français… » mais j’avais parfois vraiment du mal à comprendre ce qu’ils disaient et c’était assez ennuyeux.

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