Swiss Covid 2

Je vous laissais dernièrement avec le récit de mes premières impressions en Suisse. Dans l’intervalle, il s’en est passé des choses… et voici donc le récit de mes aventures helvétiques sous Covid.

Le mercredi matin, je me réveille avec la sensation d’avoir du papier de verre dans la gorge, ainsi qu’un rhume terrible. Bien que je n’aie pris aucun risque, je stresse un peu… je suis allée à la Coop où plusieurs vendeurs avaient le masque sous le nez. Je suis allée me balader au bord du lac, où j’étais la seule à porter mon fameux rectangle de papier. J’ai forcément croisé des gens. C’est impossible de faire autrement. Je m’imagine donc déjà atteinte du Covid et cela me panique : le lendemain, je suis sensée passer l’après-midi avec mes grands-parents.

Ni une ni deux, je fais le Coronacheck qui me dit de venir me faire tester et je file à la clinique. Le rendez-vous est hyper rapide et j’avoue que c’est vraiment très simple. J’arrive sur place. Après une petite paperasse car je ne vis pas en Suisse, et après m’être délestée de 156 CHF, je fais donc mon test. J’ai très peur. Malgré tout, l’infirmière est super et cela ne fait pas mal. J’ai juste l’impression d’avoir plongé dans une piscine et eu de l’eau dans le nez. Ce n’est pas agréable… mais ce n’est pas douloureux.

Puis, il faut attendre le résultat et là, l’hypocondriaque qui est en moi se réveille. Malgré la probabilité quasi-nulle d’avoir attrapé quelque chose, je m’imagine déjà malade, confinée, dans l’impossibilité de revoir mes grands-parents… Avec ma copine E., nous en arrivons à la conclusion que s’il faut se faire tester au moindre rhume, l’hiver sera sympa.

Notre sublime château de Chillon

J’ai eu le temps d’aller admirer notre sublime château de Chillon!

Le lendemain, la réponse arrive. Ils ont respecté les délais de 24h et c’est négatif. Je souffle… et je me prépare à aller voir mes chers grands-parents. Mais dans l’intervalle, stressée par l’augmentation des cas, leur résidence gèle les visites et mon test négatif n’y change malheureusement rien. La décision me surprend. La semaine dernière, nous pouvions encore enlever les masques dans la salle des visites pour boire quelque chose. C’est comme passer d’une extrême à l’autre et je me sens extrêmement démoralisée. J’ai quand même fait des milliers de kilomètres pour profiter de leur présence… et à cause de ce virus, je ne peux pas les voir autant que je le souhaite.

Bob l'éponge était aussi en Suisse!

Bob l’éponge était aussi en Suisse!

Je termine la semaine avec la famille et en passant du temps avec mes filleuls… Les rencontres sont étranges. Distancées. Masquées. Ce n’est pas aussi facile qu’en temps normal. Puis, heureusement pour moi, la résidence de mes grands-parents revient sur leur décision ! Je peux les voir, pour autant que l’on suive des règles strictes. Ouf ! Je souffle.

Et je commence ma dernière semaine en Suisse (le temps passe définitivement trop vite). Et là, tout s’enchaîne. Je souhaitais voir deux amies avant de repartir. Toutes les deux ont été en contact avec un cas avéré de Covid. Cela tombe donc à l’eau. Et en discutant, je me rends compte qu’elles ne sont pas les seules. Alors qu’à mon arrivée, il n’y avait que 300 cas par jour, on en est à 6000. La France passe sur la liste des pays à haut risque à Hong Kong (ce qui signifie que les voyageurs français, en rentrant à Hong Kong doivent alors faire une quarantaine dans un centre spécialisé et non plus à la maison… – heureusement la Suisse n’est pas encore concernée, mais au rythme où cela augmente, cela ne saurait tarder).

Le Valais se décide alors à durcir les mesures (ce que je trouve très bien… j’avoue que dès mon arrivée, la foule amassée dans la grande piscine proche de chez mes parents m’a laissée perplexe tout du long ! Tout comme la possibilité de se réunir à 1000 dans un stade…).

Je redouble donc de vigilance. Je passe donc ma dernière semaine en visites minimales. Je vais voir mes grands-parents et je profite de la famille un maximum, et c’est tout. Il faut dire que le retour à Hong Kong est une aventure en soi…

Le fait de rentrer, de quitter mes proches, de repartir, me casse le cœur en deux. J’ai du mal à me dire que si je repars, je ne reverrai peut-être plus mon grand-papa. C’est super difficile. Je pleure beaucoup. En parallèle, avec les mesures renforcées en Suisse, les EMS qui interdisent les visites jusqu’à fin novembre, je sais que c’est tout sera plus compliqué après.

Je boucle donc ma valise le cœur lourd, roule jusqu’à Zürich avec ma voiture de location… enregistre mon bagage en excès de poids (tellement de Cenovis, de chocolat et de fromages à ramener)… et je prends l’avion pour Hong Kong, affublée de mon masque triple protection, ma visière de plastique et tous mes souvenirs.

Si l’expatriation est une aventure génialissime, la distance d’avec les proches – surtout dans les périodes difficiles – est vraiment son côté obscur.

Mon retour aura été étrange et agréable à la fois. Si je n’ai pas pu voir un grand nombre de personnes… si j’ai dû rester prudente… j’aurais au contraire passé un temps précieux et long avec ma famille, sans déplacements incessants et cafés à gauche à droite, sans planning et sans contraintes… et j’avoue avoir apprécié cela. Ça faisait du bien d’avoir juste le temps de profiter de mes proches, sans stress, sans course, sans horaire. Et ce voyage, à la saveur aigre-douce, aura au moins eu l’avantage de me permettre de partager un temps de qualité exceptionnel avec ma famille et mes filleuls adorés ! Des moments qui requinquent et qui resteront gravés dans mon cœur.

Voilà donc, quand vous me lirez, merci les parents pour l’accueil incroyable et les moments géniaux! Je me réjouis des prochains et je vous aime très fort! 😊❤

La suite au prochain épisode…

4 réflexions au sujet de « Swiss Covid 2 »

  1. Ton témoignage est très émouvant ! Étant maman d’une enfant de 18 mois en Corée, je ne sais pas encore quand on pourra revoir ma famille en France (heureusement qu’on y est allées au Noël dernier !) et cette situation qui s’éternise est parfois lourde à porter. En tout cas je n’envisage pas du tout de vivre une quatorzaine avec un enfant en bas âge (sans parler du trajet etc.), alors je patiente et relativise. Bon retour à toi !

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    • Merci. C’est vrai que c’est dur cet éloignement avec les proches, surtout dans les moments difficiles.
      Ohlala, une quatorzaine avec un enfant doit être super difficile… surtout si tu dois la faire à l’hôtel. Seule, j’avoue que ce n’est pas si terrible que ça.

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  2. Ça m’a donné une pincée au cœur… J’ai vu mes filles en février (heureusement) car j’ai l’impression que c’etait une eternité…. Je n’ai pas encore de future date de visite, mais soyons positifs, ça va bientôt aller !! Tes derniers articles sont chouettes…. Surtout les comparaisons. Je vis aussi un certain nombre de contraintes et il est difficile (même gênant) de s’imaginer qu’ailleurs c’est moins rigide. Bon retour et toutes mes condoléances. Bisous

    Aimé par 1 personne

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