L’art d’apprendre

Ce matin, je suis allé chez le médecin, et quand celui-ci a compris que j’étais francophone, il a immédiatement switché dans un français quasiment parfait. A ma question « Mais, avez-vous étudié en France? », il m’a simplement répondu : « Non… je prends des cours deux fois par semaine ici. », me laissant sans voix.

Ce genre de conversations, j’en ai régulièrement. Les Hongkongais sont polyglottes de nature. Ils parlent déjà le cantonais – qui est considéré comme la langue la plus difficile au monde – savent lire et écrire en chinois traditionnel et en chinois simplifié – souvent parlent l’anglais et le mandarin, de par leurs parcours scolaires, quand ils n’ont pas en plus une autre langue.

Bref… ce sont des têtes. Ils ont une mémoire exceptionnelle. Ils aiment apprendre, passent un temps fou à se perfectionner dans de nombreux domaines : langues étrangères, sports, instruments de musique, informatique ou autre et surtout, aiment passer des diplômes. Même une fois adultes, ils ne rigolent pas. Alors qu’en Europe, les loisirs restent un loisir… on s’inscrit en général à un cours de sport et on le fait par amusement… eux se fixent des objectifs précis. L’un de nos amis qui a presque 40 ans souhaite donc passer un examen de batterie, un autre voudrait être certifié C1 en français, avant de continuer avec l’espagnol, encore un autre passe un diplôme en informatique et un autre, un horrible examen en économie… tandis qu’une copine a décidé de prendre des cours avancés de peinture.

Pourquoi? C’est souvent la question qui me vient. Bien-sûr, apprendre quelque chose est chouette et j’adore ça! J’adore apprendre le cantonais. J’aime apprendre le yoga. Mais j’aime aussi y aller sans pression, le faire pour le plaisir. J’aime le côté fun de l’apprentissage ! A moins que ce ne soit parce que j’ai un objectif bien précis, serais-je prête de me donner autant qu’eux ?

Et la deuxième question qui me vient est : comment? Comment font-ils alors qu’ils bossent déjà comme des fous… que leurs horaires sont intenses comparés aux 45 heures hebdomadaires suisses… que nombres d’entre eux travaillent six jours par semaine avec seulement dix jours de vacances par année, et qu’en parallèle, ils jonglent avec de multiples activités ?

Je sais que c’est culturel. Ils grandissent comme ça. Après l’école qui finit vers 3h30, les enfants ont alors une multitude d’activités parascolaires, allant du sport aux cours de soutien, aux cours complémentaires. Ils doivent être les meilleurs… ils veulent être les meilleurs pour avoir toutes les options possibles.

Mais pourquoi continuer en tant qu’adulte? Avoir un certificat en batterie à 38 ans, est-ce vraiment utile dans la vie? Passer le diplôme le plus élevé en russe ou en portugais sans avoir envie de vivre à Moscou ou à Lisbonne, cela peut-il aider à trouver un meilleur travail ? Je n’ai pas trouvé de réponse. Mon ami J. m’a répondu quand je lui ai posé quelques questions, que c’était bien d’être sérieux et d’avoir un objectif.

Moi je reste juste admirative.

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